Les cinquante ans du Plan Condor (Camilo Morales / FAL)
Pour l’anniversaire des cinquante ans du Plan Condor, France Amérique Latine revient sur la formation de cette opération au niveau continental, voire international.

Tout d’abord, cette opération a été mise en place par les dictatures latino-américaines que furent le Chili, l’Argentine, le Paraguay, le Brésil, l’Uruguay et la Bolivie. Les services secrets et la police de ces États coopérèrent ensemble afin de retrouver les militants de gauche pour les séquestrer, les torturer et les tuer, sous le prisme de la lutte contre la subversion.
Parmi ces dictatures, les principales figures de proue sont : Augusto Pinochet, qui prit le pouvoir en 1973, les généraux argentins comme Videla, le général Banzer pour la Bolivie depuis 1971. Pour le Brésil, Emílio Garrastazú Médici dirigea le pays d’une main de fer. Au sujet du Paraguay, le Général Alfredo Stroessner exerça une répression violente contre les habitants depuis sa prise de pouvoir par les armes dès 1954. Tandis que en Uruguay, Juan María Bordaberry suspendit la Constitution en 1973.
Dès mars 1974, des accords tacites entre les dictatures furent mis en place pour détruire le “foyer subversif” installé en Argentine, constitué des milliers de réfugiés de la répression des pays voisins. C’est alors, en 1975, que fut officialisé le Plan Condor. Manuel Contreras, le chef de la DINA, les services secrets chiliens, a défini cette politique de coopération comme “quelque chose, dans ses lignes générales, de semblable à ce qu’a Interpol à Paris, mais spécialisé dans la subversion”.
Cependant, si des militants avaient connaissance de ce système de répression international par les forces de sécurité du Cône Sud, il a fallu attendre la découverte des “Archives de la Terreur” à Asunción, en 1992 par Martín Almada, pour rendre publics son fonctionnement, l’ oppression systématique des opposants politiques aux dictatures, le nom d’une partie de ses responsables ainsi que la liste de ses victimes (avec plusieurs centaines d’assassinats documentés dans ce cadre). Selon plusieurs chercheur·es et historien·es, le plan Condor est désactivé au début des années 80, avec le début des transitions démocratiques et le changement des rapports de forces internationaux.
Liens web pour approfondir cette question :
Plan Condor Operation Condor Justice Page Wikipedia Archives NY Times
Camilo Morales, service civique à FAL