🇨🇴 Colombie : Perenco et les liens avec les paramilitaires (Viralmag / RFI)
En Colombie, des biens de Perenco saisis pour liens présumés avec des paramilitaires. Une affaire qui secoue l’industrie pétrolière. Quels secrets cache cette multinationale ?

Imaginez un pays où les richesses du sous-sol, comme le pétrole, attirent des multinationales prêtes à tout pour protéger leurs intérêts, même à s’associer avec des groupes armés. En Colombie, cette réalité semble avoir rattrapé le géant pétrolier franco-britannique Perenco, accusé d’avoir financé des paramilitaires entre 1997 et 2005. Une récente décision de justice a secoué l’opinion publique : deux bureaux de l’entreprise à Bogotá ont été saisis pour alimenter un fonds dédié aux victimes du conflit armé. Cette affaire, loin d’être isolée, soulève des questions brûlantes sur la responsabilité des grandes entreprises dans les conflits internes.
Une saisie historique pour réparer les victimes
La nouvelle a fait l’effet d’une bombe : le Parquet colombien a ordonné mardi 9 juillet la saisie de deux propriétés appartenant à Perenco, évaluées à environ dix millions de dollars. Cette mesure, décidée par un tribunal spécial de Bogotá, vise à alimenter un fonds de réparation pour les victimes du conflit armé dans le département de Casanare. Mais que reproche-t-on exactement à cette multinationale présente en Colombie depuis 1993 ? Selon des témoignages d’anciens paramilitaires, Perenco aurait soutenu financièrement les Autodéfenses unies de Colombie (AUC), un groupe dissous en 2006, mais responsable de multiples exactions durant des décennies.
Ces accusations ne datent pas d’aujourd’hui. Depuis 2010, des confessions d’anciens membres des AUC, obtenues dans le cadre de la justice transitionnelle, pointent du doigt l’entreprise pétrolière. En échange d’une protection pour ses puits de pétrole, Perenco aurait fourni argent, carburant, nourriture et moyens de transport. Une collaboration troublante qui, si elle est confirmée, illustre les liaisons dangereuses entre certaines multinationales et les groupes armés.
Le contexte du conflit armé colombien
Pour comprendre l’ampleur de cette affaire, il faut plonger dans l’histoire récente de la Colombie. Depuis six décennies, ce pays sud-américain est déchiré par un conflit armé impliquant guérillas, narcotrafiquants, forces de l’ordre et groupes paramilitaires. Ce conflit a laissé des traces indélébiles : environ 1,1 million de morts, 200 000 disparus et neuf millions de déplacés. Les paramilitaires, comme les AUC, ont joué un rôle central dans cette violence, souvent en s’attaquant aux civils pour contrôler des territoires stratégiques, notamment ceux riches en ressources naturelles. (…)
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Le pétrolier franco-britannique Perenco accusé d’avoir financé les paramilitaires en Colombie (RFI)
Géant du secteur pétrolier bien connu en Afrique où ses agissements mobilisent les ONG, Perenco est aujourd’hui dans le collimateur de la justice colombienne qui l’accuse d’avoir financé des milices paramilitaires entre 1997 et 2005 et d’être par conséquent indirectement impliquée dans le conflit qui a coûté la vie à plus d’un million de personnes dans le pays.
Mardi 8 juillet, deux bureaux du groupe franco-britannique ont été saisis à Bogotá […] Le deuxième producteur français de pétrole après Total n’est pas la première multinationale accusée d’avoir financé des paramilitaires colombiens. En juin 2024, le géant américain de la banane Chiquita Brands avait, lui, été condamné aux États-Unis pour des faits similaires. (…)
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Pour rappel, voir ces articles sur l’entreprise Perenco :
–Le Guatemala dit enfin adieu au pétrolier franco-britannique Perenco (Mickaël Faujour / Reporterre) (mars 2024)
– En Équateur, le combat des ex-salariés volés par le pétrolier Perenco (Éric Besatti / Reporterre) (avril 2023)
– Le pétrolier franco-britannique Perenco dévaste le Guatemala (enquête de Joseph C. Kotscho et Aryanita Castillo / Reporterre) (avril 2023)
– Au Pérou, le pétrolier français Perenco veut exploiter des terres indigènes (Moran Kerinec / Reporterre) (septembre 2022)