🇲🇽 Enquête sur les étudiants disparus au Mexique : arrestation de l’ex-procureur général (Le Monde / AFP)


La justice mexicaine a appréhendé, vendredi 19 août, Jesús Murillo Karam et ordonné l’arrestation de soixante-quatre policiers et militaires pour leur implication présumée dans la disparition de quarante-trois étudiants d’Ayotzinapa en 2014.

Des parents et des proches tiennent, le 24 décembre 2014 à Iguala au Mexique, les portraits d’étudiants disparus durant l’année. Alfredo Estrella / AFP

La justice mexicaine a ordonné, vendredi 19 août, l’arrestation de l’ancien procureur général du pays ainsi que de soixante-quatre policiers et militaires pour la disparition en 2014 de quarante-trois étudiants de l’école normale d’Ayotzinapa (sud). Cette décision a été prise au lendemain de la publication d’un rapport d’une commission officielle qui a qualifié cette affaire de « crime d’État ».

Dans la soirée de vendredi, l’ex-procureur général Jesús Murillo Karam a été appréhendé à son domicile de Mexico pour « disparition forcée, torture et délits contre l’administration de la justice », et n’a pas opposé de résistance, a précisé le parquet dans un communiqué.

Le parquet a, par la suite, annoncé que des mandats d’arrêt avaient été lancés contre vingt responsables de l’armée, quarante-quatre policiers et cinq fonctionnaires pour leur implication présumée dans cette affaire, qui a profondément choqué le Mexique. Ces soixante-quatre policiers et militaires sont recherchés pour « crime organisé, disparition forcée, tortures, homicide et délits contre l’administration de la justice », a précisé le parquet. Les identités et le rang des personnes recherchées n’ont pas été donnés.

Le parquet a également lancé des mandats d’arrêt contre quatorze membres du cartel de narcotrafiquants Guerreros Unidos.

La plus importante personnalité arrêtée jusqu’à présent

M. Murillo Karam, qui avait exercé ses fonctions sous le président Enrique Peña Nieto (2012-2018), est un ancien poids lourd du Parti révolutionnaire institutionnel (PRI) qui a gouverné le Mexique pendant soixante et onze ans sans interruption jusqu’en 2000. Il s’agit de la plus importante personnalité arrêtée jusqu’à présent dans le cadre de cette enquête, qui avait redémarré de zéro après l’arrivée au pouvoir, en 2019, du président de gauche Andrés Manuel López Obrador.

Dans la nuit du 26 au 27 septembre 2014, un groupe d’étudiants de l’école de formation des maîtres d’Ayotzinapa, dans l’État méridional de Guerrero, s’était rendu jusqu’à la ville proche d’Iguala pour « réquisitionner » des autobus afin d’aller à Mexico, pour une manifestation.

Selon l’enquête, quarante-trois jeunes ont été arrêtés par la police locale, en collusion avec le cartel de narcotrafiquants Guerreros Unidos, puis tués par balle et brûlés dans une décharge pour des raisons qui restent inexpliquées. Seuls les restes de trois d’entre eux ont pu être identifiés.

Jeudi, un rapport officiel publié par la commission spéciale chargée d’enquêter sur l’affaire d’Ayotzinapa, mise en place par M. López Obrador, avait estimé que des militaires mexicains avaient une part de responsabilité dans ces crimes.

« Leurs actions, omissions ou participation ont engendré la disparition et l’exécution des étudiants ainsi que le meurtre de six autres personnes », avait déclaré le sous-secrétaire à l’intérieur Alejandro Encinas, lors de la présentation publique du rapport. (…)

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