Équateur: la guerre des gangs dans une prison fait 68 morts (Libération / France 24 / Sud-Ouest)


Des affrontements entre gangs de prisonniers dans une prison de Guayaquil, dans le sud-ouest du pays, ont fait au moins 68 morts samedi 13 novembre. Un défenseur de l’environnement, Victor Guayllas, qui avait été arrêté pendant le mouvement social d’octobre 2019, fait partie des victimes. Les émeutes dans les prisons équatoriennes ont fait plus de 300 morts depuis le début de l’année.

Intervention de la police équatorienne à la prison de Guayaquil où une rixe entre gangs rivaux a fait au moins 68 morts. (Nicola Gabirrete / AFP)

Le 28 septembre se déroulait l’un des pires massacres de détenus en Amérique latine : 119 prisonniers avaient trouvé la mort lors d’affrontements sanglants dans l’enceinte d’un établissement pénitentiaire. Samedi [13 novembre], c’est au sein de la même prison de Guayas 1, située à Guayaquil, une ville du sud-ouest de l’Equateur, qu’une émeute d’une extrême violence s’est déclenchée faisant au moins 68 morts en 24 heures.

Corps mutilés et brûlés, scènes d’une grande «sauvagerie», «barbarie»… À coups d’armes blanches, d’armes à feu et d’explosifs, les affrontements ont débuté vendredi soir dans le bloc 2 de ce vaste centre pénitentiaire, le plus grand du pays. Les violences se sont étendues à d’autres blocs de cellules, où les gangs criminels (Tiguerones, Lobos et autres Latin King) liés au narcotrafic font régner la terreur.

Près de 900 policiers ont été déployés pour faire face aux incidents, dont 500 à l’intérieur même du complexe pénitentiaire. La situation a été suivie en direct par le président Guillermo Lasso qui a mis en place une cellule de crise. Le chef de l’Etat «a invité des représentants de la société civile à commencer à organiser un dialogue à l’intérieur de la prison afin de mettre fin à la barbarie qui s’y déroule», selon le porte-parole présidentiel.

Vendredi soir, l’électricité de l’établissement a été sabotée pour faciliter l’attaque de nuit. Selon le gouverneur de la province de Guayas (dont Guayaquil est la capitale), Pablo Arosemena, «les échanges de tirs étaient très intenses, très près des portes d’entrée du pénitencier, avec des détonations».

Les assaillants ont «essayé d’assiéger, de coincer» les détenus du bloc 2. Le chef de ce bloc, connu comme le leader des «Tiguerones», a été libéré mercredi dernier après avoir purgé 60 % de sa peine. «Ce bloc cellulaire (avec quelque 700 prisonniers) étant désormais sans chef, d’autres blocs, avec d’autres gangs, ont essayé de les briser, d’entrer et d’y perpétrer un massacre total», a expliqué le gouverneur, dénonçant la «sauvagerie» des assaillants, qui ont fait usage d’explosifs pour percer les murs.

Samedi matin, le cadavre d’un détenu gisait sur le toit du bâtiment, aux murs blancs maculés de glaçantes traces de sang. Des images insoutenables diffusées dans la nuit de vendredi à samedi sur les réseaux sociaux ont montré des détenus dans une cour de la prison, s’acharnant à coups de bâtons sur un tas de corps entassés et en train de se consumer dans les flammes.

«Ce sont des êtres humains, aidez-les»

Le 28 septembre, 119 personnes sont mortes dans les mêmes circonstances dans cette même prison de Guayas 1, lors du plus grand massacre de l’histoire carcérale de l’Équateur et l’un des pires en Amérique latine. Certains détenus avaient été démembrés, décapités, ou brûlés. Le président Lasso avait alors proclamé «l’état d’exception» dans les 65 prisons équatoriennes, promettant le déploiement d’importants renforts militaires. Cette émeute intervient alors que plusieurs autres cas du genre ont eu lieu en 2021 dans le pays. En février, 79 détenus avaient déjà trouvé morts dans des émeutes simultanées dans quatre prisons du pays. (…)

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Équateur : des affrontements entre détenus font
plusieurs dizaines de morts dans une prison
(France 24)

Une émeute entre détenus, qui a commencé vendredi 12 novembre dans la prison de Guayaquil, dans le sud-ouest de l’Équateur, a fait 68 morts, selon une source officielle. Le vaste centre pénitentiaire avait déjà été le théâtre, fin septembre, d’un des pires massacres de détenus en Amérique latine.

“Selon des informations préliminaires, près de 68 personnes privées de liberté (détenus) ont été tuées et 25 autres blessés”, a annoncé samedi le bureau du Procureur général. Un premier bilan de la police faisait état de 58 morts dans ces violences, marquées par des actes d’une grande “sauvagerie”, selon les autorités.

Gangs rivaux

“Ces événements sont le résultat d’une dispute territoriale entre bandes criminelles à l’intérieur du pénitencier”, a indiqué lors d’une conférence de presse, un peu plus tôt samedi, la cheffe de la police, Tannya Varela. (…)

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Au lendemain du massacre, l’armée renforce sa présence
autour de la prison de Guayaquil
(Sud Ouest avec AFP)

En soutien à la police, les renforts militaires ont été déployés tout autour de la prison. 
© Crédit photo : Fernando Méndez / AFP

L’armée a renforcé sa présence autour du pénitencier de Guayaquil, dans le sud-ouest de l’Équateur, où aucun nouvel incident n’est intervenu dimanche, au lendemain du massacre de 68 détenus dans de violents affrontements entre gangs rivaux. En soutien à la police, elle aussi présente en grand nombre, les renforts militaires ont été déployés tout autour de la prison, la plus grande du pays. Des dizaines de personnes étaient rassemblées dès le lever du jour devant la prison et la morgue de la police à la recherche d’informations sur leurs proches incarcérés.

(…) Dimanche, le directeur de la médecine légale de la police, le colonel Marco Ortiz, a indiqué que 34 corps avaient déjà été identifiés grâce aux empreintes digitales mais que, pour l’heure, 16 autres n’ont pu l’être en raison de « l’état » dans lesquels ils ont été retrouvés. Un défenseur de l’environnement fait partie des victimes. Selon des ONG locales, Victor Guayllas avait été arrêté en 2019 pour avoir participé à des manifestations contre la hausse des prix du carburant qui avaient fait 11 morts. (…)

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Voir aussi nos revues de presse précédentes:
Équateur: l’état d’exception décrété dans les prisons après la mort de cent-seize détenus (France 24 / RFI)
– Une crise pénitentiaire sans précédent en Équateur appelle à une réforme du système carcéral (Julie Ducos / Espaces Latinos)
– Équateur : soixante-dix neuf morts dans des mutineries en prison (revue de presse)