🇪🇨 Équateur: des juges et des hommes politiques arrêtés pour des liens avec le narcotrafic (TV5 Monde avec AFP)


Douze personnes, dont des magistrats et un ancien député, ont été arrêtées lundi [4 mars] en Équateur dans le cadre d’une “purge” de fonctionnaires soupçonnés d’être liés au trafic de drogue, a annoncé le bureau de la procureure générale.

Diana Salazar, procureure générale de l’Équateur, lors d’une audience des personnes ayant fait l’objet d’une enquête dans le cadre de l’opération “Metastasis”, le 14 décembre 2023 à Quito. AFP / Archives. Cristina Vega Rhor

Selon un communiqué diffusé sur X, la police a perquisitionné les domiciles et les bureaux d’un ancien parlementaire, de l’ex-présidente d’un tribunal de la province de Guayas (sud-ouest), de huit juges de ce même tribunal et de fonctionnaires de la province. L’opération a eu lieu dans cette même province côtière du Pacifique, l’une des plus touchées par le narcotrafic.

Deux armes à feu, des montres de luxe, des bijoux et des milliers de dollars en espèces ont été découverts au domicile de l’ancien député Pablo Muentes, membre du Parti social chrétien (PSC), qui figure parmi les personnes arrêtées, a précisé le bureau de la procureure générale Diana Salazar.

Ces personnes sont soupçonnées d’avoir “permis que la politique législative, la justice et le trafic de drogue travaillent main dans la main (…)”, a expliqué Mme Salazar, se félicitant de cette nouvelle opération comme d’une “purge dont le pays a besoin”.

Cette affaire est un exemple de la manière dont la corruption, “générée depuis les plus hautes sphères de la politique locale”, a gangréné “l’administration de la justice dans l’une des provinces les plus importantes du pays”.

Avec “Metastasis, nous commençons à nettoyer” les secteurs contaminés par le narcotrafic, s’est-elle félicitée, en référence à une vaste enquête menée par ses services ayant abouti à l’arrestation en décembre d’une trentaine de responsables, dont des juges, des procureurs, des policiers et des responsables des prisons, tous soupçonnés d’être impliqués dans la criminalité organisée liée au narcotrafic.

Des dizaines de juges, d’hommes politiques, de procureurs, de policiers et un ancien directeur de prison ont été accusés d’avoir accordé des faveurs à des gangsters en échange d’argent, d’or, de prostituées, d’appartements et d’autres biens luxueux.

État “infiltré”

En décembre, l’ambassadeur américain à Quito, Michael Fitzpatrick, a averti que le système judiciaire équatorien était considéré comme le “jackpot” des trafiquants de drogue qui cherchent à infiltrer l’État pour agir en toute impunité. Fin février, Mme Salazar avait jugé “qu’une bonne partie de l’État était infiltré” par le crime organisé et le narcotrafic. (…)

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Des militaires fouillent des vendeurs de rue à Quito (Photo : AFP)

Pour rappel, voir entre autres :
Équateur: plus de dix mille arrestations dans le cadre de la «guerre interne» contre le crime (RFI)
Équateur : la guerre contre le narcotrafic (revue de presse)
Capitalisme et narcotrafic en Équateur / Capitalismo y narcotráfico en Ecuador (Andrés Madrid / Andrés Tapia / Inprecor / Jacobin / fr.esp.)