🇪🇨 Équateur : la guerre contre le narcotrafic (revue de presse)


Depuis l’évasion, début janvier, de l’ennemi public numéro un Adolfo Macias, alias Fito, chef du puissant gang des Choneros, le pays est en état d’urgence et l’état de conflit armé interne a été décrété par le président Noboa. Des dizaines de milliers de militaires et de policiers sont dans les rues et dans les prisons du pays pour en reprendre le contrôle. Le gouvernement prend des mesures pour financer la guerre contre les gangs et rétablir une certaine « paix civile », mais ceci au prix de plus de néolibéralisme et de la suspension d’une grande partie des droits démocratiques, sans chercher à éliminer les causes profondes de l’explosion de criminalité. Revue de presse.

Des militaires fouillent des passants, le 10 janvier 2024 à Quito. (©AFP/STRINGER)

Cinq nouveaux impôts pour financer la guerre contre les gangs (Éric Samson / RFI / 11 février)

C’est une victoire stratégique que vient de s’octroyer le président équatorien Daniel Noboa. Bien qu’il ne dispose pas de majorité à l’Assemblée Nationale et que cette dernière soit majoritairement opposée à la hausse de la TVA pour financer la guerre en cours contre les gangs, ce sont bien cinq nouveaux impôts qui vont renflouer les caisses bien vides de l’État. 

Sans majorité à l’Assemblée nationale, c’est une victoire stratégique que vient de s’octroyer le président équatorien Daniel Noboa. Photo : AFP – Rodrigo Buendia

À l’origine, le chef de l’État équatorien souhaitait augmenter la TVA de 12% à 15%, en épargnant seulement les produits de première nécessité. Malgré son accord législatif  avec la droite et les soutiens de l’ancien président Rafael Correa, ces derniers ont refusé toute hausse d’impôts. Grâce à son droit de veto, Daniel Noboa a alors fait une contre-proposition que l’Assemblée n’a pas approuvée mais, faute de majorité, elle n’a pas non plus ratifié son refus initial concernant les hausses d’impôts.

C’est donc  la contre-proposition du président équatorien qui va entrer en vigueur par défaut. La TVA va augmenter de 12% à 13% avec la possibilité de pousser jusqu’à 15% si les circonstances le méritent et après avis favorable du ministère de l’Économie et des Finances. Cette hausse sera limitée à 5% pour les matériaux de construction. Les grandes et moyennes entreprises devront payer une contribution temporaire pour la sécurité de 3,25% sur les utilités extraordinaires de l’année fiscale 2022. (…)

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Campagne de la Conaie contre l’augmentation de l’IVA pour financer la guerre contre le narcotrafic




L’Équateur sous l’emprise des gangs et du narcotrafic (Les cartes en mouvement / Radio France / 10 février)

L’Équateur, longtemps apparu comme un pays sans histoires, est au cœur de la reconfiguration du trafic mondial de cocaïne.

Il y a un mois environ, au début du mois de janvier, l’Équateur a créé la stupéfaction avec des scènes qu’on aurait cru sorties d’un film d’action. Évasions de puissants narcotrafiquants, mutineries et prises d’otages dans les prisons, explosions dans les principales villes du pays, et même l’irruption d’hommes armés, en direct, sur le plateau du journal télévisé d’une chaîne publique. Une crise sécuritaire de plusieurs jours sans précédent dans l’histoire de ce petit pays d’Amérique latine.

L’Équateur se trouve au nord-ouest du continent sud-américain, à l’extrémité nord de la cordillère des Andes – c’est d’ailleurs le plus petit des Etats andins – et il est recouvert à l’est par l’épaisse forêt amazonienne. Au nord et à l’ouest, l’Equateur dispose d’une longue façade maritime, qui donne sur l’océan Pacifique, et est frontalier du Pérou au sud, et de la Colombie au nord-est. Deux pays qui partagent un trait commun, et pas des moindres… Ce sont les deux principaux producteurs de cocaïne au monde. Les régions où la feuille de coca est cultivée, parfois à une échelle quasi industrielle, sont toutes proches des frontières de l’Équateur. (…)

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Équateur : qu’est-ce que le gang « Los Choneros », sanctionné par les États-Unis ? (Emmanuelle Ndoudi / La Croix / 8 février)

Washington a annoncé dans la soirée du mercredi 7 février des sanctions économiques à l’encontre de « Los Choneros », en raison d’une « forte augmentation de la violence en Équateur » attribuée à ce gang. Ce groupe de narcotrafiquants est l’un des plus puissants d’Amérique du Sud.

Photo : Martin Mejia / AFP

Une mesure censée endiguer leur expansion : les États-Unis ont annoncé dans la soirée du mercredi 7 février plusieurs sanctions économiques contre « Los Choneros », un des gangs les plus puissants et dangereux d’Amérique du Sud. Ces décisions ont été prises en raison d’une « forte augmentation de la violence en Équateur », attribuée notamment à ce gang.

Ces sanctions impliquent le gel des avoirs des Choneros qui se trouvent aux États-Unis et l’interdiction de procéder à des échanges commerciaux vers ou depuis Washington. Ce gang compterait plusieurs milliers de membres et serait à l’origine de près des trois quarts de la cocaïne arrivant aux États-Unis.

Le gang des Choneros tire son nom de la ville de Chone, située dans la province de Manabí dans l’ouest de l’Équateur, où il est né dans les années 1990. C’est dans cette zone que Jorge Bismarck Véliz España (alias « Teniente España »), le fondateur du gang, a commencé sa carrière de criminel comme dealer de drogues. (…)

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Coup de filet dans la mafia albanaise lors d’une opération conjointe des polices équatorienne et espagnole (Éric Samson / RFI / 7 février)

Au moins trente personnes liées à la mafia albanaise ont été arrêtées mardi 6 février lors d’une opération conjointe des polices équatorienne et espagnole. Elles sont accusées de trafic de drogue et blanchiment de narco-dollars.

Cela fait deux ans et demi que les enquêteurs des deux pays étaient sur la piste des trafiquants. Ils ont frappé simultanément lors de cinquante-sept perquisitions dans six provinces équatoriennes et dans les villes espagnoles de Barcelone, Valence, Marbella et Malaga lors d’une opération baptisée « Pampa » à Madrid et « Grand Phoenix 13 » à Quito. Douze personnes ont été capturées en Espagne, les autres en Équateur, des armes, de l’argent, des véhicules et des biens immobiliers saisis. La cocaïne était importée par voie terrestre depuis la Colombie jusqu’en Équateur où le gang introduisait la drogue dans des conteneurs de bananes à destination notamment de la Belgique, des Pays-Bas, de la Turquie et de l’Albanie. L’organisation utilisait une dizaine d’entreprises légales pour ses opérations d’import-export et pour ensuite blanchir l’argent du trafic, notamment dans l’immobilier. (…)

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Voir également cet article réservé aux abonné.es : L’Équateur sous l’emprise des gangs et du narcotrafic (Le Monde)


Des militaires fouillent des vendeurs de rue à Quito (Photo : AFP)

Pour rappel, voir :
– Capitalisme et narcotrafic en Équateur / Capitalismo y narcotráfico en Ecuador (Andrés Madrid / Andrés Tapia / Inprecor / Jacobin / fr.esp.)
– Équateur : comment le narcotrafic a pris le pouvoir ? (une émission de Sens public / Public Sénat)
– Narcotrafic en Équateur, le douloureux témoignage du vicaire apostolique d’Esmeraldas (entretien réalisé par Marie Duhamel / Vatican News)
–  Équateur : comment le « havre de paix » de l’Amérique du Sud est devenu l’un des pays les plus violents du monde (Maria Fernanda Noboa Gonzalez / The Conversation)
– Crise sécuritaire et lutte contre le narcotrafic en Équateur : quelques points de vue
– Crise sécuritaire en Équateur : quelques analyses
– Amérique latine : les États face à la violence (une série de Cultures Monde / France Culture)
– Crise sécuritaire en Équateur : où en est-on trois semaines après le début de l’état d’urgence ? (Revue de presse)
– Crise sécuritaire en Équateur : troisième semaine d’état d’urgence (revue de presse)
– Équateur : crise sécuritaire. Le point sur la situation (revue de presse)
– Équateur en état d’urgence et de «conflit armé interne» (revue de presse et premières analyses)