🇪🇨 Crise sécuritaire en Équateur : troisième semaine d’état d’urgence (revue de presse)


Depuis mardi 9 janvier et l’évasion d’Adolfo Macias, dit « Fito », le chef de l’un des principaux gangs de narcotrafiquants du pays, l’Équateur est en situation de « conflit interne armé », selon les mots de son président Daniel Noboa, qui a déclaré l’état d’urgence pour deux mois. Une semaine après la prise d’otages en direct sur un plateau de télévision, César Suárez, le procureur chargé des investigations sur l’irruption d’hommes armés en direct sur le plateau d’une chaîne de télévision publique a été assassiné le 17 janvier.

La police surveille des hommes arrêtés à la suite d’une tentative d’assaut d’un hôpital à Yaguachi, dans la province du Guayas (Équateur), le 21 janvier 2024. STRINGER / AFP

Plus de 22 400 militaires sont déployés dans les rues et les prisons du pays pour maintenir l’ordre. Le pays est devenu la porte de sortie de la cocaïne venue du Pérou et de Colombie. Plus de 200 tonnes de drogue ont été saisies, en 2023, dans les ports équatoriens. Le point sur la situation (revue de presse : les articles les plus récents sont en bas de la page)


Équateur : le procureur qui enquêtait sur la prise d’otages sur un plateau télé assassiné (Le Monde 17 janvier)

César Suarez, le procureur chargé de l’enquête sur l’irruption d’hommes armés en direct sur le plateau d’une chaîne de télévision publique équatorienne, le 9 janvier, a été assassiné, a annoncé mercredi 17 janvier le parquet équatorien à l’Agence France-Presse (AFP).

Des membres de la police nationale sur les lieux du meurtre du procureur César Suárez, (Guayaquil, le 17 janvier 2024). Christian Vinueza / AFP

Cette irruption en direct d’hommes lourdement armés, qui ont plaqué au sol, sous la menace, journalistes et employés de la chaîne TC Television, à Guayaquil (Sud-Ouest), avait choqué le pays, où une vague de violence a été déclenchée par les gangs de narcotrafiquants. La police, rapidement arrivée sur les lieux, avait arrêté treize assaillants sans faire de victime.

Selon le parquet, le procureur assassiné à Guayaquil était chargé de déterminer quel gang avait mené cet assaut. Les médias locaux ont diffusé des images de la voiture du procureur portant plusieurs impacts de balles au niveau de la fenêtre du conducteur. « En réponse au meurtre de notre collègue César Suarez (…), je serai catégorique : les groupes du crime organisé, les criminels et les terroristes n’arrêteront pas notre engagement envers la société équatorienne », a déclaré la procureure générale Diana Salazar, dans une vidéo postée sur X.

Le ministre de la défense, Gian Carlo Loffredo, a déclaré dans un communiqué que son gouvernement rejetait « toute forme de violence comme réponse au conflit que nous connaissons ». « Nous réaffirmons l’engagement ferme du gouvernement à soutenir l’administration de la justice », a-t-il ajouté. (…)

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Assassinat du procureur en Équateur : deux suspects arrêtés après le meurtre de César Suárez (France 24 / 18 janvier)

Le procureur chargé de l’enquête concernant l’irruption d’hommes armés en direct sur le plateau d’une chaîne de télévision équatorienne, le 9 janvier, a été assassiné mercredi 17 janvier, alors que le pays se trouve sous le régime de l’état d’urgence, en “guerre” contre les gangs de narcotrafiquants. Jeudi 18 janvier, deux suspects ont été arrêtés. Depuis des mois, les procureurs sont dans le collimateur de la vingtaine d’organisations criminelles qui opèrent dans le pays. 

Reportage de France 24

Équateur : l’armée intervient dans un complexe pénitentiaire de Guayaquil (France 24 / 18 janvier)

Des centaines de policiers et de militaires sont entrés, jeudi 18 janvier, dans le complexe pénitentiaire de Guayaquil, épicentre en Équateur d’une guerre contre les gangs. La veille, le procureur enquêtant sur l’irruption d’hommes armés en direct sur le plateau d’une chaîne de télévision, le 9 janvier, a été assassiné. L’Equateur est plongé dans le chaos depuis que le pays est devenu la plaque tournante de la cocaïne notamment du Pérou et de la Colombie.

Reportage de France 24

Équateur: la famille du chef de gang Adolfo Macias alias « Fito », expulsée d’Argentine (RFI / 20 janvier)

Le gouvernement argentin a arrêté et déporté ce vendredi 19 janvier la famille de l’ennemi public numéro 1 en Équateur, Adolfo Macias alias « Fito ». Si le leader du redoutable gang des Choneros n’a toujours pas été capturé depuis son évasion début janvier d’une prison de Guayaquil, sa famille est de retour en Équateur et les habitants craignent de possibles représailles.

La femme et les trois enfants d’Adolfo Macias ont été repérés dans un quartier huppé de la ville de Córdoba. Ayant apparemment pénétré illégalement en Argentine trois jours avant l’évasion du chef des Choneros qui a provoqué une vague de violence en Équateur, ils ont vu leur résidence temporaire suspendue par le Service argentin des Migrations. Visiblement peu désireuses de conserver sur leur sol la famille d’un trafiquant de drogue, les autorités argentines les ont immédiatement déportés en avion militaire vers la ville de Guayaquil. (…)

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Diana Salázar, l’espoir de l’Équateur contre la corruption (France 24 / 21 janvier)

La procureure générale équatorienne, Diana Salazar, est une figure de proue de la lutte contre la “narcopolitique”. Elle a mené des enquêtes qui ont conduit à l’arrestation de nombreuses personnes, dont des juges et des procureurs, soupçonnés d’être impliqués dans la criminalité organisée liée au narcotrafic.  

La procureure générale Diana Salazar, protégée par un solide service de sécurité après avoir reçu des menaces de mort, arrive à une audience dans le cadre de l’affaire “Metastasis”, à Quito, le 14 décembre 2023. © Cristina Vega Rhor, AFP

Diana Salazar n’a pas peur de s’attaquer aux puissants. Surnommée la “Loretta Lynch équatorienne” (célèbre procureure générale aux États-Unis sous Barack Obama), la procureure générale a mené en décembre 2023 l’opération “Metastasis”, une vaste enquête sur la corruption et la collusion entre le narcotrafic et les institutions publiques, qui a conduit à l’arrestation d’une trentaine de personnes. 

“La réponse à cette opération sera certainement une escalade de la violence”, avait-elle prévenu, en révélant cette enquête décrite comme la pierre angulaire de la “narcopolitique” dans le pays. Ses prédictions se sont malheureusement réalisées. Depuis l’opération, l’Équateur est confronté à une vague de violence sans précédent, déclenchée par les gangs de narcotrafiquants, causant des dizaines de morts. Le plus récent en date est l’assassinat, mercredi 17 janvier, du procureur enquêtant sur une prise d’otages sur un plateau télévisé, qui avait eu lieu début janvier. 

À 42 ans, Diana Salazar est une figure bien connue de la scène anti-corruption depuis plusieurs années. Première femme noire du pays à diriger le département de la Justice, elle a été saluée en 2021 par le département d’État américain comme une “championne de la lutte contre la corruption”. Titulaire d’un doctorat en jurisprudence et de plusieurs diplômes dans le domaine des droits humains et de la protection des personnes d’ascendance africaine, elle est procureure générale du pays depuis 2019. 

Bien qu’elle reçoive régulièrement des menaces de mort, elle continue à mener ses enquêtes sans peur. Lors de ses rares apparitions publiques, elle porte un gilet pare-balles et est protégée par un important service de sécurité. (…) 

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Équateur: des dizaines d’arrestations après une tentative d’assaut dans un hôpital (Euronews / 22 janvier)

La police équatorienne a arrêté ce dimanche 21 janvier soixante-huit membres présumés d’une organisation criminelle qui tentait de s’emparer d’un hôpital dans une ville de la province de Guayas, dans le sud-ouest du pays.

Selon les forces de l’ordre, le groupe souhaitait “protéger un membre blessé de leur organisation” qui avait été admis dans cet hôpital plus tôt dans la matinée. Des armes à feu et de la drogue ont par ailleurs été saisies. Un “centre de rééducation” clandestin, où “se cachaient” des membres présumés de l’organisation, a également été perquisitionné, a précisé la police.

Reportage de Euronews

Équateur: assouplissement des règles de couvre-feu sauf à Guayaquil (Éric Samson / RFI / 24 janvier)

Ce mercredi 24 janvier, le gouvernement équatorien a assoupli le couvre-feu imposé jusqu’à présent de 23h à 5h sur tout le territoire du pays, en guerre contre des gangs désormais considérés comme terroristes. Pour Quito, la réduction du nombre d’homicides permet ce réaménagement de l’état d’urgence mais pas partout et surtout pas à Guayaquil, deuxième ville de la République d’Équateur et plaque tournante des trafics.

Poste de contrôle à Guayaquil, le 10 janvier 2024. REUTERS – Vicente Gaibor del Pino

La présence massive de militaires et policiers dans les rues a réduit le nombre d’homicides quotidiens de 27 à 11, selon le président de la République, Daniel Noboa. Dans les 160 cantons où le risque est considéré comme «bas», le couvre-feu est supprimé. Dans ceux où il est «moyen», la population restera chez elle de 2h à 5h du matin, ce qui donnera un peu d’air aux secteurs de la restauration et de la vie nocturne.  Mais là où le risque est «élevé», le couvre-feu se réduit d’une petite heure, de minuit à 5h du matin. L’importante cité de Guayaquil reste en zone rouge (…)

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Équateur: coup de filet au sein du gang des «Choneros» à Guayaquil (Éric Samson / RFI / 25 janvier)

Si le leader du gang des Choneros, Adolfo Macias, alias « Fito », est toujours libre, ses hommes sont soumis à la pression croissante de la police et des militaires équatoriens. Mercredi 24 janvier au matin, un vaste coup de filet a eu lieu dans le secteur de la Nueva Prosperina à Guayaquil, la plus grande ville du pays.

Des policiers équatoriens posent avec «Le Pingouin», un leader des «Choneros» arrêté à Guayaquil, le 24 janvier 2024. AFP – Gerardo Menoscal

C’est à 4h30 du matin que la police a surpris Pedro Oviedo, alias « Pingouin » chez lui, en compagnie de son frère. Une fois leur porte défoncée, les deux hommes n’ont pas opposé de résistance malgré le fusil-mitrailleur et le revolver retrouvés chez eux. « Le Pingouin » était l’objectif principal de ce raid, selon le lieutenant-colonel Roberto Santamaria, chef du district de Nueva Prosperina. […]

Motos volées, drogues, portables, équipements de communication, caméras, armes et argent liquide ont été saisis. « Le Pingouin » ne faisait pas mystère de ses engagements, avec une chaîne en argent et un poster affichant fièrement « 100% Chonero ». Il est tombé dans un quartier oublié de tous. (…)

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Photo : Vicente Gaibor del Pino / REUTERS

Pour rappel, voir :
Criminalité : les pays andins lancent un plan commun contre les gangs (Courrier International / RFI)
(22 janvier)
Crise sécuritaire et lutte contre le narcotrafic en Équateur : quelques points de vue (22 janvier)
Équateur : crise sécuritaire. Le point sur la situation (revue de presse) (16 janvier)
Crise sécuritaire en Équateur : quelques analyses (15 janvier)
Équateur en état d’urgence et de «conflit armé interne» (revue de presse et premières analyses) (10 janvier)