Nicaragua: quatre opposants à Ortega arrêtés à cinq mois de la présidentielle (AFP et France 24)


Après Arturo Cruz et Cristiana Chamorro, ce sont Félix Maradiaga et Juan Sebastián Chamorro García, eux aussi candidats potentiels à la présidentielle, qui ont été arrêtés.

Félix Maradiaga interrogé par la presse lorsqu’il quitte le bureau du procureur à Managua (Nicaragua), mardi 8 juin.  © REUTERS /Carlos Herrera

La police nicaraguayenne a arrêté mardi l’opposant Juan Sebastián Chamorro García, devenu ainsi le quatrième candidat à la présidentielle du 7 novembre emprisonné dans ce pays dirigé par le sandiniste Daniel Ortega, qui pourrait briguer lui-même un quatrième mandat successif.

Juan Sebastián Chamorro García – cousin d’une autre candidate détenue, Cristiana Chamorro – a été arrêté entre autres pour «incitation à l’ingérence étrangère dans les affaires intérieures» et «organisation avec le financement de puissances étrangères pour perpétrer des actes de terrorisme», selon un communiqué de la police.

Toujours mardi, un troisième candidat à la présidentielle, Felix Maradiaga, a été arrêté. Le parquet a ouvert contre lui une enquête pour agissements contre la souveraineté du pays et incitation à l’ingérence étrangère, a indiqué le ministère public.

Le département d’État américain a immédiatement réagi, qualifiant cette arrestation d’«arbitraire» et le président Daniel Ortega de «dictateur». «La communauté internationale n’a d’autre choix que de le traiter comme tel», a réagi sur Twitter la responsable de la diplomatie américaine pour les Amériques, Julie Chung.

Les charges retenues contre M. Maradiaga font partie du nouvel arsenal juridique mis en place en décembre par le président Ortega. Cette nouvelle loi punit «les actes qui portent atteinte à l’indépendance, à la souveraineté et à l’autodétermination, qui incitent à l’ingérence étrangère dans les affaires intérieures, demandent des interventions militaires, s’organisent avec le financement de puissances étrangères pour commettre des actes de terrorisme et de déstabilisation».

Félix Maradiaga, 44 ans, est le pré-candidat de l’Unité nationale (UNAB), une plateforme composée d’organisations de la société civile qui ont soutenu les manifestations de 2018 exigeant la démission du président Ortega et qui ont fait 328 morts.

Juan Sebastián Chamorro García est le quatrième opposant et potentiel candidat à l’élection présidentielle du 7 novembre à être arrêté en moins d’une semaine, après Felix Maradiaga, Cristiana Chamorro et l’ex-diplomate Arturo Cruz. Ce dernier s’est déclaré il y a deux mois sous les couleurs du parti Alliance citoyenne pour la Liberté (CXL, droite).

M. Cruz, 67 ans, «fait l’objet d’une enquête de la police nationale car il y a de forts indices qu’il ait attaqué la société nicaraguayenne et les droits du peuple», a affirmé le ministère public. Pour le Centre nicaraguayen des droits de l’homme (CENIDH), l’arrestation de M. Cruz répond à une «stratégie perverse» du gouvernement de Daniel Ortega pour intimider ceux qu’il considère comme des ennemis politiques: «Il ne s’agit pas d’enquête pénale, mais de persécution politique.» (…)

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Reportage de France 24



Voir également :
Nicaragua. Les autorités intensifient leur stratégie répressive pendant la période préélectorale (Amnesty International)

Au Nicaragua, un candidat à la présidentielle interpellé à son retour des États-Unis (Le Monde / AFP)
Nicaragua: l’opposante Cristiana Chamorro assignée à résidence (Le Monde / AFP)