🇵🇦 Panamá : les défenseurs de l’environnement célèbrent la fin annoncée d’une gigantesque mine de cuivre (France Culture)


Le président du Panamá promet de fermer la plus grande mine de cuivre d’Amérique centrale. La Cour suprême a déclaré inconstitutionnel son contrat avec une société minière canadienne. L’annonce a été suivie de célébrations dans tout le pays, après un mois de manifestations et blocages routiers.

Joie des Panaméens, autochtones et syndicats : la Cour suprême a déclaré inconstitutionnel le contrat avec la plus grande mine de cuivre d’Amérique centrale ©AFP – Roberto CISNEROS / AFP

Les défenseurs de l’environnement ont célébré l’arrêt de la Cour suprême qui a déclaré, mardi, inconstitutionnel le contrat renouvelant la concession de la plus grande mine de cuivre d’Amérique centrale, passé avec la société minière canadienne First Quantum Minerals. Cris de joie, concert de klaxons, le drapeau étoilé du Panamá brandi par des dizaines de milliers de personnes à travers le pays de quatre millions d’habitants, comme le montrent la chaîne panaméenne Telemetro ainsi que les quotidiens El Siglo et La Prensa. Le président du Panamá Laurentino Cortizo se range, donc, derrière la décision de la Cour suprême et promet de fermer la gigantesque mine de cuivre à ciel ouvert, indiquent le quotidien El Panama America et le journal espagnol ABC. Fierté des défenseurs de l’environnement, des peuples autochtones, des syndicats d’enseignants, notamment, qui se mobilisaient en masse depuis plus d’un mois, rappellent le quotidien québécois Le Devoir et Radio Temblor, média panaméen engagé à gauche.

Des panaméens célèbrent l’arrêt de la Cour suprême rendant inconstitutionnel le contrat avec la société minière canadienne First Quantum. © AFP/Roberto CISNEROS

Le renouvellement pour quarante ans du contrat d’exploitation de la gigantesque mine de cuivre à ciel ouvert a entraîné, depuis octobre, un mois de blocages routiers, de manifestations dans la capitale et tout le Panamá (sujet déjà abordé ici même). Quatre défenseurs de la nature ont été tués, rappelle El Panamá América, et le mouvement écologique a été durement réprimé par la police, comme en atteste, dans El País, Aubrey Baxter, un photographe qui a perdu un œil en couvrant une manifestation le 19 octobre. Les activités minières, la société canadienne et sa branche panaméenne “sur 13 000 hectares de terres boisées à seulement 120 kilomètres à l’ouest de la capitale du Panama”, note le quotidien québécois La Presse, auraient aggravé la déforestation, dans un “couloir biologique protégé”, poursuit la chaîne ABC7 à Los Angeles. Des images aériennes montrent une vaste zone rasée, en plein milieu de la forêt ; des ponts et des machines ont remplacé les arbres, explique la chaîne américaine. L’approvisionnement en eau est également menacé, dans un pays qui souffre déjà de la sècheresse. “Le droit à la vie, à une santé et à un environnement sain”, garanti par la Constitution panaméenne, “est incompatible avec les investissements privés qui recherchent la croissance économique”, estime la Cour suprême du Panama, citée par La Prensa.

La gigantesque mine de cuivre à ciel ouvert représente 4% du PIB du Panamá. Au Canada, l’exploitant First Quantum Minerals affirme avoir “entendu la clameur populaire”, rapportent El Panamá América et El Paás, et l’entreprise appelle à un “dialogue constructif”, sachant qu’elle emploie plus de 7 000 personnes au Panamá. Selon le quotidien La Prensa, si l’économie panaméenne risque effectivement de souffrir, dans un premier temps, de l’arrêt de l’exploitation minière, le tourisme pourrait en revanche y gagner, à moyen terme, en tentant de respecter l’environnement. (…)

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Voir également :
– Au Panamá, victoire contre une mine à ciel ouvert (Luis Reygada / L’Humanité)
Panamá se levanta contra la minería (Jon Subinas / Salvador Marti i Puig / Nueva Sociedad)


Pour rappel, voir : Panamá: des manifestations bloquent le pays pour dénoncer la prolongation d’un contrat minier (revue de presse)