🇵🇦 Panamá. L’exode mortel à travers le Darién. Cinquante-cinq vies perdues en 2024 (Steven Soarez / Viralmag)
La jungle panaméenne du Darién, ce corridor devenu le théâtre d’une crise migratoire sans précédent, a une fois de plus révélé son visage le plus sombre en 2024. Selon les déclarations du président panaméen José Raul Mulino, cinquante-cinq personnes ont perdu la vie en tentant de traverser cette zone hostile, ultime étape d’un périple semé d’embûches pour des centaines de milliers de migrants latino-américains rêvant d’une vie meilleure aux États-Unis.
Si le nombre de personnes ayant emprunté la route du Darien a chuté de 41% par rapport à 2023, passant de 520 000 à près de 300 000, le bilan humain reste lourd. Les cinquante-cinq décès enregistrés cette année témoignent de la dangerosité persistante de ce trajet, où les migrants doivent affronter une jungle inhospitalière, des bandes criminelles et des conditions extrêmes.
Parmi les drames qui se jouent dans le Darién, celui des enfants est particulièrement poignant. D’après le président Mulino, 180 mineurs non accompagnés, parfois très jeunes, ont été abandonnés dans la jungle au cours de l’année écoulée. Pris en charge par les institutions de protection de l’enfance, ils incarnent la détresse de ces familles prêtes à tout pour fuir la misère et l’insécurité.
Face à cette situation, le Panamá a pris des mesures pour tenter d’endiguer le flux migratoire. Avec l’aide financière des États-Unis, le pays a procédé à la fermeture de certains chemins dans la jungle et intensifié les contrôles. Grâce aux six millions de dollars apportés par Washington, plus de 1500 migrants ont pu être rapatriés via des vols charters.
Les ONG restent sceptiques quant à l’efficacité de ces mesures pour enrayer durablement la migration par le Darién. Comme le souligne Juanita Goebertus de Human Rights Watch, les restrictions ne dissuadent pas les personnes fuyant de graves crises des droits humains dans des pays comme le Venezuela, Haïti ou l’Équateur. (…)
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Pour rappel, voir :
– Sur la route des migrants en Amérique latine (un reportage de Lisa-Marie Gervais / Le Devoir)
– Du Darién gap à la frontière des États-Unis, le chemin périlleux des migrants en Amérique centrale (Marie Bessenay / Espaces Latinos)