🇵🇦 Panamá: dans l’enfer de la jungle du Darien (TV5 Monde)


Chaque année, ils sont désormais des centaines de milliers à traverser cette forêt dense entre la Colombie et le Panamá, dans l’espoir de gagner un jour les États-Unis. C’est la jungle du Darien que les migrants surnomment” l’Enfer vert “. Près de 390.000 migrants sont entrés au Panamá par le Darien depuis le début de l’année, en forte augmentation par rapport à 2022 où ils étaient 248.000, selon les chiffres officiels panaméens. En 2008, première année où ils ont été comptabilisés, ils n’étaient que vingt-huit.

Vue aérienne de migrants traversant la jungle de Darien près de Bajo Chiquito, le 22 septembre 2023 à la frontière entre le Panamá et la Colombie/ AFP Luis ACOSTA

Le migrant vénézuélien Marcel Maldonado a enfin traversé la rivière Tuquesa. Il s’effondre et fond en larmes. Il vient de traverser à pied, avec une prothèse de jambe, la terrible jungle du Darién, à la frontière entre la Colombie et le Panamá.

Sur l’une des berges se trouve Bajo Chiquito, le premier village panaméen où quelque trois mille migrants arrivent chaque jour, à la poursuite du rêve américain, principalement des Vénézuéliens, souvent accompagnés d’enfants.

Après trois à cinq jours d’une marche épuisante, ils trouvent enfin dans ce village écrasé de chaleur un repas chaud et un endroit sûr pour dormir, même si c’est en plein air.

Ils ont surmonté les obstacles naturels de la jungle, tels que les rivières et les falaises, mais aussi survécu aux raids des bandes criminelles qui souvent les volent, les kidnappent ou les violent.

Marcel Maldonado a perdu sa jambe droite dans un accident de moto il y a dix ans, mais son handicap ne l’a pas découragé.

La seule chose que je veux, c’est permettre à mes parents de passer leurs dernières années en ayant au moins de quoi manger. C’est mon rêve”, dit à l’AFP ce Vénézuélien de trente ans. “Sans cela, je ne serais pas là. Parce que c’est terrible”.

La jungle du Darién, longue de 266 km et couvrant 575.000 hectares, est devenue un passage obligé pour des milliers de migrants qui, depuis l’Amérique du Sud, tentent d’atteindre les États-Unis via l’Amérique centrale et le Mexique.

“Réaliser son rêve”

La plupart sont des Vénézuéliens, mais il y a aussi des Équatoriens, des Haïtiens, des Chinois, des Vietnamiens, des Afghans et des Africains venus du Cameroun ou du Burkina Faso.

“C’est très dangereux. Il y a les viols, et tout le reste”, assure à l’AFP Reina Torres, 77 ans, une Vénézuélienne qui a traversé la jungle avec douze membres de sa famille. “Le périple est “très dangereux, risqué, mais nécessaire”, ajoute Mechu Falceinord, une Haïtienne de 28 ans venue de Guyane française. “Mon rêve est de travailler, d’avoir de l’argent, d’être indépendante, d’avoir une maison, un chien, un enfant”.

À Bajo Chiquito, la police fouille les bagages des migrants et confisque tout objet pouvant servir d’arme, tandis que les fonctionnaires de l’immigration enregistrent les noms.

Près de 390.000 migrants sont entrés au Panamá par le Darien depuis le début de l’année, en forte augmentation par rapport à 2022 où ils étaient 248.000, selon les chiffres officiels panaméens. En 2008, première année où ils ont été comptabilisés, ils n’étaient que vingt-huit.

De Bajo Chiquito, les migrants montent dans des pirogues qui, pour 25 dollars par personne, les feront remonter pendant trois heures la rivière Tuquesa jusqu’à Lajas Blancas. (…)

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Reportage de TV5 Monde

Pour rappel, voir également :
Du Darién gap à la frontière des États-Unis, le chemin périlleux des migrants en Amérique centrale (Marie Bessenay / Espaces Latinos)