Pérou: démission du président par intérim, Manuel Merino (Le Monde / AFP / Libération / France 24)

Cinq jours après son entrée en fonction, qui a suscité de nombreuses manifestations violemment réprimées, le président péruvien par intérim, Manuel Merino, a annoncé sa démission dimanche 15 novembre. On déplore au moins deux morts, une centaine de blessés et une quarantaine de disparus. Le député centriste Francisco Sagasti est devenu, lundi 16 novembre, le nouveau président par intérim du Pérou alors que des demandes d’Assemblée Constituante se font entendre.

Manifestation le 14 novembre à Lima. Ernesto Benavides / AFP

Au Pérou, le député centriste Francisco Sagasti
devient président par intérim
(Le Monde / AFP / 16 novembre)

Francisco Sagasti, nouveau président par intérim du Pérou, le 2 août 2020 / AFP

Après la destitution, le 9 novembre, du président Martin Vizcarra, puis la démission de Manuel Merino dimanche, le Pérou connaît son troisième chef de l’État en une semaine. Les Péruviens connaissent le nom de leur troisième chef de l’État en une semaine. Le député centriste Francisco Sagasti est devenu, lundi 16 novembre, le nouveau président par intérim du Pérou, avec la tâche de mettre fin à la grave crise politique qui secoue le pays. Cet ingénieur de 76 ans, qui a travaillé pour la Banque mondiale, a été élu président du Congrès par les parlementaires et devient automatiquement chef de l’Etat, selon la Constitution.

Issu du parti centriste Morado et seul candidat, M. Sagasti a été élu avec 97 voix sur 130. Son mandat court jusqu’au 28 juillet 2021, date à laquelle devait s’achever celui du président Martin Vizcarra, destitué le 9 novembre. La destitution de ce président populaire, mis en défaut par une procédure expéditive qui témoigne de la fragilité des institutions péruviennes, a plongé le pays de 33 millions d’habitants dans une énième crise politique. (…)

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Pérou : contesté dans la rue, le président intérimaire,
Manuel Merino, démissionne
(Le Monde / 15 novembre)

Ancien chef du Congrès péruvien, M. Merino était devenu président par intérim le 10 novembre, à la suite de la destitution du président Martín Vizacarra. Le Parlement avait voté la veille la destitution du chef de l’État pour « incapacité morale », M. Vizcarra étant accusé d’avoir reçu des pots-de-vin alors qu’il était gouverneur en 2014.

Deux manifestants morts

Depuis samedi, le président par intérim était d’autant plus fragilisé : des manifestations demandant son départ ont été violemment réprimées par la police et au moins deux manifestants ont été tués à Lima, la capitale, lors d’affrontements.

La mort d’un manifestant de 25 ans a été annoncée par le fonctionnaire Alberto Huerta, du bureau du Défenseur du peuple, entité publique chargée de veiller au respect des droits humains au Pérou. Son cadavre est arrivé à l’hôpital Almenara, a-t-il précisé, ajoutant que « la victime avait des blessures par plomb de chasse au visage et au cuir chevelu, selon le médecin ». Plus tard dans la soirée, les services de santé ont annoncé la mort d’un jeune homme de 24 ans, blessé par balle au thorax. Les hôpitaux de Lima ont aussi recensé treize blessés.

Réagissant à la répression violente des manifestations, le chef du Congrès péruvien, Luis Valdez, a demandé la démission « immédiate » du nouveau président et a convoqué une réunion d’urgence pour procéder à la succession présidentielle.

Une dizaine des dix-huit ministres du président Merino, dont le ministre de l’intérieur, ont annoncé leur démission, samedi soir, après la répression policière, selon les médias locaux. (…)

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Le Pérou toujours sans président
(Libération / AFP / 15 novembre)

Le Parlement péruvien a échoué à élire, dans la nuit de dimanche à lundi, un successeur au président par intérim Manuel Merino qui, poussé par la rue et la classe politique, a présenté la veille sa démission, cinq jours seulement après son accession au pouvoir. Le très éphémère chef de l’État a annoncé dimanche qu’il quittait ses fonctions, au lendemain d’une violente répression des manifestants exigeant son départ, qui ont fait deux morts et une centaine de blessés selon un bilan officiel.

«Je veux faire entendre à tout le pays que je présente ma démission», a déclaré Manuel Merino lors d’une allocution télévisée qui a aussitôt été suivie par des scènes de liesse dans les rues de la capitale.

Le Parlement doit désigner parmi ses membres un successeur, le troisième en moins d’une semaine après la destitution par cette même assemblée de Martín Vizcarra, populaire président mis en défaut par une procédure expéditive qui témoigne de la fragilité des institutions péruviennes.

Les parlementaires ont tenté en vain de nommer une élue de gauche, Rocío Silva Santistebán, une candidate supposée consensuelle. Cette ancienne activiste des droits de l’homme n’a obtenu que 42 votes sur les 60 requis, avec 52 votes contre et 25 abstentions. «Le Parlement avait dans ces mains une solution à cette crise politique qu’ils ont eux-même provoquée. Cependant, ils ont tourné le dos au pays», a fulminé Mariana Antonieta Alva, l’ex ministre de l’Économie de M. Vizcarra, qualifiant les élus d’«irresponsables» dans un tweet.

Lâché de toute part face aux manifestations dans plusieurs villes du pays, les appels à sa démission s’étaient multipliés contre M. Merino qui avait nommé un conservateur au poste de Premier ministre. Le maire de Lima, Jorge Muñoz, qui appartient au même parti Action Populaire que M. Merino, a lui aussi exigé sa démission, tout comme le chef du Parlement. Samedi soir, dix des 18 ministres du cabinet qu’il avait constitué avaient eux démissionné.

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Voir également notre revue de presse de la semaine et notre communiqué du 12 novembre