Un 8 mars combatif en Amérique latine (revue de presse, photos et vidéos. fr.esp.)


Des milliers de femmes d’Amérique latine sont descendues dans la rue ce 8 mars pour réclamer l’égalité et la fin de toutes les formes de violence à l’égard des femmes. L’exigence de politiques efficaces contre les féminicides a été l’une des principales revendications de ces dernières années. La légalisation de l’avortement et l’égalité au travail font partie des agendas des féminismes latino-américains. Au moment où des gouvernements réactionnaires comme celui de Javier Milei en Argentine ou Nayib Bukele au Salvador mènent une offensive contre les droits des femmes, les mouvements féministes de la région appellent à y faire face. Quelques exemples ci-dessous.

Buenos Aires. DR

El feminismo de Latinoamérica inunda las calles (El País)

Reportage de El País

« Justice pour toutes », le cri de milliers de femmes ce 8 mars (Fernanda Peralta / Desinformémonos / Traduction / Cocomagnanville)

Mexico. La marche a été annoncée à quatre heures de l’après-midi, mais il n’était même pas midi lorsque des groupes de femmes, de mères de victimes de féminicides et de disparitions, de jeunes filles avec leurs banderoles, de défenseures indigènes, d’étudiantes, d’artistes et de créatrices ont commencé à se rassembler à la Gloriette des Femmes pour participer à l’événement pour la Journée Internationale des Luttes des Femmes, journée de lutte contre toutes les violences sexistes.

Photo : Desinformémonos

Leer en español : “Justicia para todas”, el grito de miles de mujeres este 8M

Le vert et le violet, cette fois combinés aux couleurs des drapeaux palestiniens en solidarité avec le peuple de Gaza, ont peu à peu commencé à inonder les alentours de la Glorieta. Là, les femmes ont posé une corde à linge avec des plaintes pour harcèlement, viol, féminicide et disparition. Pendant ce temps, la chorale de La Coraza embrassait les contingents qui arrivaient avec leur chant de combat.

L’atmosphère était à la solidarité, au soutien et à l’indignation. La mobilisation massive partait de différents quartiers de la ville et se concentrait sur l’avenue Reforma. Des dizaines de milliers de femmes, pour la plupart des jeunes, des mères avec leurs fils et filles, mais aussi des grand-mères en fauteuil roulant ou avec une canne, composaient une rivière violette depuis le Monument à la Mère jusqu’au Zócalo de la capitale, qui les a reçu avec le Palais National Fortifié.

À chaque instant, une mère en quête, un proche d’une victime de féminicide ou l’épouse d’un prisonnier présentaient leur cas, réclamaient justice et dénonçaient l’indolence du gouvernement et de ses institutions, qui « mettent fin » aux enquêtes et « font semblant » de faire face à la crise de violence dans le pays.

Les femmes Mazatèques pour la liberté se sont fait entendre, exigeant la libération immédiate des prisonniers politiques d’Eloxochitlán de Flores Magón, Oaxaca ; la mère de Lilith, une fille trans disparue à Zicatela, Puerto Esundido ; ou encore le collectif La Wiccan Forense, composé de femmes expertes légistes et enquêteuses qui, rappellent-elles, « se battent aussi pour gouverner ». Elles accusent toutes les violences dont elles ont été victimes de la part de l’État mexicain, qui maintient l’impunité dans chacune des affaires. En réponse, le cri collectif « vous n’êtes pas seules » soutient celles qui dénoncent. (…)

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Au Mexique : 8 Mars enragé (Contre Attaque)

Mercredi 8 mars, journée mondiale des droits des femmes, de très fortes mobilisations ont eu lieu dans les rues du Mexique. Aperçu d’un 8 mars enragé en quelques images.


Dans ce grand pays d’Amérique Latine, le nombre de féminicides est massif : plus de 3700 femmes sont mortes en 2022 dans des circonstances violentes. Les manifestations ont eu lieu aux cris de «ni una menos» : plus une seule femme assassinée, ou encore «el violador es tu», hymne international contre les violences sexistes et sexuelles. (…)

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8 mars à Buenos Aires : une mobilisation féministe massive contre Milei et son gouvernement (Révolution permanente)

Ce 8 mars, des dizaines de milliers de femmes ont manifesté dans toute l’Argentine et ont rempli les rues qui entourent le Congrès National à Buenos Aires. Une première mobilisation du mouvement féministe organisée depuis l’élection de Javier Milei.

Vidéo de La Izquierda Diario

En Argentine, pour la Journée internationale de lutte pour les droits des femmes, des dizaines de milliers de personnes sont descendues dans la rue pour la première marche féministe sous le gouvernement Milei. Le contexte politique exige en effet une réponse forte. Après la mobilisation du 24 janvier dans le cadre de la grève générale contre Milei et son plan de guerre sociale, il s’agit de la deuxième manifestation de masse contre le gouvernement, cette fois-ci pour exprimer les revendications du mouvement féministe et son rejet des politiques austéritaires.

En seulement trois mois, Milei a lancé un plan d’ajustement qui se traduit par une augmentation de la pauvreté et de la faim, une réduction des salaires, des pensions et des allocations, avec des conséquences particulièrement importantes pour les femmes, qui sont en première ligne de la précarité. La mobilisation se tenait alors que les gouverneurs des différentes provinces rencontraient Nicolás Posse et Guillermo Francos [respectivement chef de Cabinet et Ministre de l’Intérieur de Milei] à la Casa Rosada, le siège du gouvernement national. Dans le même temps, Milei est disposé à attaquer les droits des femmes, comme il l’a exprimé dans son discours à l’école Cardenal Copello, s’élevant une fois de plus contre le droit à l’avortement. Une attitude également illustrée par la menace d’interdire la grève des fonctionnaires, ou encore par le barricadement du Congrès par la police lors du rassemblement du 8 mars.

La mobilisation a eu lieu dans différentes villes du pays, et a été massive à Neuquén, Mar del Plata, Mendoza, Córdoba et Salta. Dans la ville de Buenos Aires, les femmes des assemblées de quartiers de toute l’agglomération, qui s’étaient organisées contre les attaques de Milei et pour faire tomber la loi Omnibus, ont participé aux manifestations. Ont également manifesté les travailleuses en lutte contre les licenciements et les fermetures d’entreprises : on peut notamment citer l’agence Télam, une entreprise de GPS sous-traitante des Aerolíneas Argentina dont les travailleuses s’organisent contre les licenciements et les tentatives de privatisation, ainsi que les travailleuses de l’Institut national du cinéma et des arts audiovisuels (INCAA) qui sont également ciblées par des licenciements.

Les travailleuses de la santé, qui font face aux coupes budgétaires dans les hôpitaux et aux baisses de salaires, se sont également mobilisées, animant par ailleurs le Poste de Santé et de Soin, un collectif visant à accompagner les manifestations et à venir en aide aux manifestants réprimés. Les enseignants ont également participé avec leurs propres mots d’ordre, contre les atteintes à leur droit de grève et de manifestation, alors que le budget de l’éducation publique est en train d’être amputé.

La marche était organisée par de nombreuses organisations du mouvement féministe, telles que la Campagne Nationale pour le Droit à l’Avortement et le Collectif Ni Una Menos, des organisations de défense des droits de l’homme, des partis politiques et des organisations sociales. (…)

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Le 8 mars féministe latino-américain à Paris, Buenos-Aires, Quito, Ayacucho, Mexico…. (Photos sur les réseaux sociaux)