🇦🇷 Argentine: à un mois de l’élection présidentielle, Javier Milei en roue libre (Théo Conscience / RFI)


Dans exactement un mois, les Argentins voteront pour élire leur nouveau président. Après sa victoire surprise aux primaires mi-août, l’économiste antisystème et ultralibéral Javier Milei fait la course en tête dans les sondages. Dans un contexte d’inflation record à plus de 124%, sa proposition de dollariser l’économie argentine monopolise le débat électoral et éclipse les autres candidats.

La Plata, Argentine, le 12 septembre 2023: le candidat libertarien Javier Milei est en campagne pour la présidentielle du 22 octobre 2023. Il brandit un billet de 100 dollars à son effigie. Reuters – Agustín Marcarian

Debout sur la benne arrière d’un pick-up, Javier Milei agite un énorme billet de 100 dollars à son effigie sous les acclamations de ses partisans. Plusieurs centaines de personnes sont venues accompagner la « caravane de la liberté » du candidat libertarien en campagne dans la ville de La Plata, capitale de la province de Buenos Aires.

« Moi j’adore le dollar », s’enthousiasme Isabel, commerçante de 49 ans. C’est la proposition phare de Javier Milei : dollariser l’économie pour en finir avec l’inflation et la dévaluation permanente du peso argentin. « Notre monnaie ne vaut rien. C’est pour ça que je veux avoir des dollars, parce que ça permet d’épargner. Donc j’ai beaucoup d’espoir ! »

Face aux partis traditionnels qui se sont succédés au pouvoir ces douze dernières années sans jamais réussir à faire descendre l’inflation sous les 10 %, Javier Milei et son parti La Libertad Avanza incarnent la nouveauté, nous explique Ricardo, avocat au barreau de La Plata. « Je ne sais pas si il a la solution. Mais on ne peut pas continuer à parier sur tous ceux qui ont déjà eu l’opportunité de gouverner ».

Depuis son irruption en politique il y a deux ans, l’économiste libertarien a capitalisé sur cette exaspération avec un discours antisystème et dégagiste dirigé contre une « caste politique » selon lui « corrompue », qui volerait l’argent des « honnêtes gens ».

Toujours perché sur son pick-up au milieu de la foule qui chante « la casta tiene miedo », la caste a peur, le candidat fait rugir une tronçonneuse siglée « Milei 2023 ». Cet objet qui le suit à chaque étape de sa campagne est le symbole de son « plan motosierra », le « plan tronçonneuse », destiné à réduire l’État à sa portion congrue en supprimant dix des dix-huit ministères existants.

Ennemi autoproclamé de la justice sociale qu’il qualifie d’aberration, Javier Milei veut couper dans les dépenses sociales et privatiser les entreprises publiques pour mettre fin au déficit fiscal. « Au début ça va faire mal, surtout pour l’Etat. Il faut le réduire avec une politique d’austérité, et après on va répartir de l’avant », nous assure un homme. (…)

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Voir également :
Argentine: à un mois du scrutin, Javier Milei favori des sondages (Théo Conscience / RFI)
Javier Milei en dix phrases choc : le paléolibertarien qui veut prendre l’Argentine / Javier Milei en diez frases: el paleolibertario que quiere tomar Argentina (Pablo Stefanoni / Le Grand Continent / fr.esp)

Argentine, année zéro ? (Jean-Jacques Kourliandsky / Espaces Latinos)
Argentine : Javier Milei, candidat conservateur et ultralibéral, gagne la primaire (premières analyses et revue de presse fr.esp.)
 Argentine : comment expliquer l’ascension du libertarianisme d’extrême droite ? (Mariano Schuster et Pablo Stefanoni – Nueva Sociedad / Traduction par Robert March – Contretemps)