🇨🇱 Avortement au Chili: les rédacteurs de la Constitution optent pour protéger «celui qui va naître» ( Naïla Derroisné / RFI)


Au Chili, le conseil chargé d’écrire la nouvelle Constitution a approuvé mercredi 20 septembre le concept de protection de « celui qui va naître », en opposition au droit à l’avortement, aujourd’hui possible dans le pays sous trois conditions. L’extrême droite, ainsi que la droite, ont soutenu cette initiative qui pourrait donc empêcher définitivement l’IVG au Chili. La gauche dénonce un grave retour en arrière et prévient que cette proposition de Constitution pourrait être plus conservatrice que celle actuellement en vigueur, rédigée sous la dictature, mais maintes fois modifiée.

Des femmes participant à une manifestation en faveur de l’avortement à Santiago le 28 septembre 2022 (photo d’illustration). AFP – Martin Bernetti

Depuis 2017, le Chili autorise l’avortement dans trois cas : s’il y a eu viol, si le fœtus n’est pas viable, ou si la vie de la femme est en danger.

Il y a un an, lors d’une première tentative de réécriture de la Constitution, le pays était allé plus loin en y inscrivant le droit à l’IVG – sans condition – et c’était alors une première mondiale.

Mais la population avait fini par rejeter cette proposition de texte, et avec elle l’accès inconditionnel à l’avortement.

Aujourd’hui, l’avenir de la nouvelle Constitution est entre les mains de l’extrême droite et de la droite, majoritaires au sein du conseil rédactionnel.

Et à trente-trois voix contre dix-sept, elles viennent d’approuver un article pour protéger la vie de « celui qui va naître », concédant ainsi des droits à l’embryon. C’est encore plus radical que la Constitution actuellement en vigueur, écrite sous la dictature. (…)

(…) Lire la suite de l’article ici


Voir également : Au Chili, le projet de Constitution remet en cause le droit à l’avortement (Flora Genoux / Le Monde / article réservé aux abonné.e.s)
(…) Depuis 2017, l’avortement est autorisé dans trois situations au Chili : en cas de viol, de danger pour la vie de la mère ou de non-viabilité du fœtus. Au total, entre 2018 et juin 2023, 4 272 femmes ont eu recours à une interruption de grossesse dans le cadre de la loi, selon des données du ministère de la santé. Le profil le plus représenté, dans le cas d’avortements pour viol, est celui de fillettes de 13 ans (…)


Pour rappel, voir également :
Chili. Un troisième essai constituant pour «dépasser» la Constitution de 1980. Une échéance, décembre 2023 (Claudia Heiss / À l’Encontre)
Chili : chronique d’une Constituante ratée (entretien avec Christophe Ventura par Pablo Pillaud-Vivien / La Midinale / Regards)
Chili: Luis Silva, le pro-Pinochet qui va peser sur la rédaction de la nouvelle Constitution / Conseil constitutionnel présidé par une avocate d’extrême droite (RFI)
Victoire de l’extrême droite au Chili : comment en est-on arrivé là ? / El termidor chileno (Marcelo Casals / Jacobin / Traduction par Robert March – Contretemps / fr-esp)
Constituante au Chili: avec la victoire de l’extrême-droite, «un cycle politique semble se refermer» (Entretien avec Franck Gaudichaud / Marion Cazanove / RFI) /  Grand écart politique au Chili (RTS)
Chili : la droite ultra-conservatrice chargée de rédiger la nouvelle Constitution (revue de presse)