🇧🇷 Brésil : à São Paulo, Bolsonaro dénonce son inéligibilité devant des milliers de partisans (Luis Reygada / L’Humanité)


Démonstration de force de l’ancien président d’extrême droite, ce dimanche 25 février, dans les rues de São Paulo. Des milliers de ses partisans sont descendus dans les rues pour soutenir l’ancien capitaine de l’armée. Déjà déclaré inéligible, jusqu’en 2030, Bolsonaro se dit victime d’une « persécution ».

Des milliers de Brésiliens se sont rassemblés en soutien à l’ancien président d’extrême droite Jair Bolsonaro, dimanche 25 février, à São Paulo. © Nelson Almeida / AFP

C’était son premier rassemblement politique depuis sa défaite face à Lula, en 2022. Visé par une enquête suite à la tentative de coup d’État menée par ses partisans le 8 janvier 2023, l’ancien président d’ultra-droite du Brésil, Jair Bolsonaro (2019-2023), est parvenu à rassembler quelque 185 000 fidèles à São Paulo, ce dimanche, pour dénoncer ce qu’il a appelé une « persécution » politico-judiciaire.

Déjà déclaré inéligible, en juin 2023, jusqu’en 2030 pour « abus de pouvoir » et « utilisation indue des moyens de com­munication », il s’est en plus vu interdire le 8 février dernier de quitter le territoire brésilien à l’issue d’une opération policière de grande ampleur qui a visé plusieurs anciens proches collaborateurs, dont des ex-ministres et des militaires haut gradés.

« Nous ne pouvons pas accepter qu’un pouvoir quelconque puisse écarter quelqu’un de la scène politique, à moins que ce ne soit pour une raison valable. Nous ne pouvons pas envisager des élections en disqualifiant les opposants », a-t-il lancé sans rougir devant la foule de ses partisans. Un comble pour celui dont le camp politique a fait condamner en 2017 puis emprisonner, en 2018, l’ancien président Luiz Inácio Lula da Silva… Une incarcération qualifiée comme « une des plus grandes erreurs judiciaires de l’histoire du pays » par la Cour Suprême, l’année dernière.

S’appuyant notamment sur des preuves obtenues grâce aux aveux du secrétaire personnel de Jair Bolsonaro – qui aurait servi d’agent de liaison – la police fédérale brésilienne resserre l’étau sur l’ancien président qu’elle accuse d’avoir planifié – en 2022 et avec une vingtaine de collaborateurs militaires, d’active et de réserve, et civils – une tentative de rupture constitutionnelle afin d’annuler le résultat de l’élection présidentielle et d’empêcher Lula d’assumer un troisième mandat. (…)

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Des partisans de Bolsonaro prennent d’assaut le Congrès national à Brasilia, le 8 janvier 2023. © André Borges / keystone-sda.ch

Pour rappel, voir :
– Enquête pour “tentative de coup d’État” : Jair Bolsonaro interdit de quitter le Brésil (France 24) / Jair Bolsonaro appelle à un «rassemblement pacifique» (Le Matin / AFP) (13 février 2023)

– Émeutes au Brésil : trois partisans de Bolsonaro condamnés lors d’un deuxième procès (Le Monde) (octobre 2023)
– Brésil. Le Tribunal suprême électoral confirme l’inéligibilité de Bolsonaro pour cause d’abus de pouvoir politique (La Libre) (octobre 2023)
– Au premier procès des émeutes de Brasilia, des partisans de Bolsonaro lourdement condamnés (Libération / AFP) (septembre 2023)
– Au Brésil, l’ancien président Bolsonaro inéligible mais pas «hors-jeu» (Chantal Rayes – Libération / France 24) (juillet 2023)
–  L’invasion du Congrès à Brasília par des partisans de Bolsonaro (Revue de presse) (janvier 2023)