Dans le nord-est de la Colombie, l’engrenage de la violence (Le Monde / AFP)


Quatre-vingt-six personnes sont mortes depuis le début de l’année dans le département d’Arauca, théâtre d’une sanglante rivalité entre l’ELN et des dissidents des FARC.

Un membre de l’armée colombienne surveille une route nationale dans le département d’Auraca, en Colombie, le 22 janvier 2022. Juan Barreto / AFP

Quatre-vingt-six personnes ont été tuées depuis le début de l’année dans une région du nord-est de la Colombie, frontalière du Venezuela, devenue ces dernières semaines l’un des épicentres de la violence dans le pays. Le ministre de la Défense, Diego Molano, et le ministre de l’Intérieur, Daniel Palacios, ont tenu samedi 12 février un conseil de sécurité dans la localité de Tame, l’un des points chauds dans ce département d’Arauca (à environ 400 kilomètres au nord-est de Bogotá).

L’Arauca est, depuis le début de janvier, le théâtre d’une sanglante rivalité entre membres de deux groupes armés, l’ELN (Armée de libération nationale, guérilla guévariste) et des dissidents des FARC (Forces armées révolutionnaires de Colombie), qui rejettent l’accord de paix signé en 2016 avec cette guérilla marxiste. Au total, 86 homicides ont eu lieu depuis le début de l’année dans le département, a fait savoir, au cours d’un point de presse, M. Palacios.

Les quatre dernières victimes en date ont été exécutées jeudi 10 février alors qu’elles circulaient, elles-mêmes armées, dans un véhicule immatriculé au Venezuela, et sont des membres de la dissidence, a précisé M. Palacios. Membres de l’ELN et dissidents des FARC se livrent une lutte acharnée pour le contrôle de cette région frontalière, séparée du Venezuela par la rivière Arauca, une zone de contrebande et une route importante du narcotrafic. La plupart des victimes ont trouvé la mort dans des assassinats ciblés.

Têtes mises à prix

Évoquant la mise en place d’un « nouveau dispositif de sécurité », le ministre de la Défense a répété que « ce qui se passe aujourd’hui en Arauca a son origine au Venezuela, dans la confrontation entre l’ELN, associée à la Segunda Marquetalia [un autre groupe armé], contre les dissidents des FARC »« Les forces de sécurité [colombiennes] sont à l’offensive pour garantir la sécurité dans la zone frontalière », a assuré son homologue de l’intérieur. Près de sept mille hommes sont actuellement déployés dans le département pour « protéger les activités stratégiques et les voies principales », avec par ailleurs un travail accru des services de renseignement, selon les autorités. (…)

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Voir également Colombie : « En Arauca, nous avons subi la dureté de la guerre sous toutes ses formes » (Collectif Projet Accompagnement Solidarité Colombie -PASC /Colombia Informa)