En Équateur, de nouvelles violences dans une prison font au moins quarante-quatre morts chez les détenus (Le Monde / AFP)


Les affrontements sanglants entre bandes rivales dans un établissement pénitentiaire de la province de Santo Domingo de los Tsachilas, dans le nord du pays, ont été suivis d’évasions massives, dont ont profité une centaine de prisonniers.

Détenus à l’intérieur de la prison de Bellavista. Photo : Dolores Ochoa/ AP

Un nouvel épisode sanglant a frappé, lundi 9 mai, une prison d’Équateur, où des violences entre bandes rivales ont provoqué la mort de quarante-quatre prisonniers, selon un dernier bilan du ministère de l’intérieur, dirigé par Patricio Carrillo, qui a également signalé que dix autres avaient été blessés. Un précédent bilan faisait état de quarante-trois morts.

Ces violences ont eu lieu dans la prison de Bellavista, dans la province de Santo Domingo de los Tsachilas, environ 80 km à l’ouest de Quito, dans le nord du pays. Sur place, des blessés portant des plaies au visage étaient pris en charge par des ambulances et des proches de détenus se pressaient autour du centre pénitentiaire pour tenter d’obtenir des informations, a constaté l’Agence France-Presse (AFP). Les autorités ont annoncé avoir repris le contrôle de l’établissement.

« Grande cruauté »

Selon le chef de la police équatorienne, « les assaillants ont agi avec une grande cruauté », tandis que les violences ont été suivies d’une évasion massive. Si les autorités n’ont donné aucun chiffre sur le nombre total d’évadés, 112 d’entre eux ont pu être « recapturés », mais 108 étaient toujours « portés manquants » lundi dans l’après-midi, selon le chef de la police, le général Fausto Salinas. « Deux cent cinquante policiers, 200 militaires et des renforts supplémentaires sont en route », a-t-il détaillé. D’une capacité de 1 200 places, la prison de Bellavista accueille actuellement 1 700 prisonniers.

« C’est le résultat regrettable de la violence des gangs », a déploré, de son côté sur Twitter, le président, Guillermo Lasso, en tournée en Israël. Il a adressé ses « sincères condoléances aux familles » des personnes décédées.

Les affrontements entre membres de deux bandes rivales, les « Loups » et les « R7 », ont éclaté vers 3 heures du matin, a fait savoir le ministre, provoquant le déclenchement des « protocoles de sécurité » pour contenir les « troubles à l’ordre » dans la prison. « La majorité des victimes, si ce n’est presque 100 %, ont été tuées avec des couteaux, et non avec des armes à feu », et « leurs cadavres mutilés laissés sur place ».

« Ils ont été exécutés dans les salles communes, dans les cellules », puis « il y a eu une tentative d’évasion massive » avec usage d’armes à feu, a reconnu M. Carrillo.

« Ceux qui sont autorisés à se déplacer entre les différents blocs au sein de la prison sont vraisemblablement ceux qui sont derrière ce massacre », a-t-il estimé, évoquant un « scénario identique à celui du 28 avril dans la prison d’El Turi, où des membres des “Loups” avaient déjà affronté des “R7” ». Quelque vingt prisonniers y avaient trouvé la mort, là aussi la plupart mutilés à l’arme blanche.

Des centaines de morts depuis plus d’un an

Les affrontements, souvent d’une extrême violence, sont récurrents dans les prisons équatoriennes, où près de 350 détenus ont trouvé la mort depuis février 2021. (…)

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Voir aussi nos revues de presse précédentes sur le même sujet :
En Équateur, au moins vingt morts lors d’une nouvelle émeute en prison (Le Monde / AFP)
– Équateur: la guerre des gangs dans une prison fait 68 morts (Libération / France 24 / Sud-Ouest)
– Équateur: l’état d’exception décrété dans les prisons après la mort de cent-seize détenus (France 24 / RFI)
– Une crise pénitentiaire sans précédent en Équateur appelle à une réforme du système carcéral (Julie Ducos / Espaces Latinos)
– Équateur : soixante-dix neuf morts dans des mutineries en prison (revue de presse)