FALMAG re-fait son festival à Avignon 2023 (Fabien Cohen – secrétaire général de FAL, Sonia García Tahar – FAL Vaucluse)


France Amérique Latine, le comité FAL Vaucluse et FAL Mag ont renouvelé leur partenariat avec le Festival OFF d’Avignon, et seront présents à la Maison du OFF, le 20 juillet, solidaires des peuples d’Amérique latine et de la Caraïbe et de leurs cultures.


Après l’anniversaire des 50 ans de FAL en 2021 et notre présence en 2022, nous poursuivons cette année encore notre belle coopération avec le Festival OFF d’Avignon, alors que nous commémorons les 50 ans des coups d’État en Uruguay et au Chili.

Nous remercions l’équipe “Avignon Festival et Compagnies” de nous aider à maintenir cette place à l’international et singulièrement au continent sud-américain, fidèle à l’appel que nous avons lancé l’an dernier, auprès des ambassades et du gouvernement, pour que la culture latino-américaine-caribéenne soit bien présente, avec une programmation régulière, lors de ce festival de théâtre et de danse. Appel, toujours pas entendu !

Cette année, nous soutenons le travail de huit compagnies que nous présenterons le jeudi 20 juillet à 15H30 dans l’espace pro du Village du OFF, en partenariat avec Vaucluse matin, à la suite des débats qui se tiendront le matin, à 10H30, sur “Les rapports entre la France, l’Europe et l’Amérique Latine“, avec Maxime Combes, économiste (ATTAC) et Braulio Moro (journaliste à RFI), puis à 13h30, “Chili-Uruguay- 50 ans après les coups d’État, un passé qui ne passe pas“, en présence d’Elena Salgueiro (Uruguay) Veronica Estay (Chili), Stéphane Bensimon (compagnie de l’Hydre) et Sébastien Castro (théâtre ALEPH).

Un programme que nous avons pu présenter dans les Halles d’Avignon avec l’aimable accord de sa direction, et qui n’aurait pu avoir lieu sans l’acharnement de Sonia Garcia Tahar, l’appui de la stagiaire Alice, ainsi que des membres de FAL 84 et de leur président, Bruno Brillard. Qu’ils et elles soient remercié·es pour leur travail, ainsi que Victoria Motte, service civique, Constance Rotin, stagiaire, et l’ensemble de l’équipe de FAL.

La journée du 20 juillet se clôturera par un spectacle musical “Mademoiselle Tangue” (France-Uruguay-Argentine), une avant-première pour Avignon.

Fabien Cohen, pour FALMAG


« Allende », théâtre de l’Adresse à 20h.

Un militaire en slip et casque kaki, vocifère derrière son micro. Sans ménagement, il alpague la metteuse en scène, assise en bord de scène : « Virez-le, il est trop bon. » Lui, c’est l’acteur qui joue Allende. Elle, c’est Jessica Walker, artiste chilienne installée de longue date en Espagne, et directrice de la Compagnie Laboratorio teatro. Né en 2019, dans la foulée de l’Estallido social qui a secoué le Chili, « Allende » se voulait un hommage au premier président socialiste du Chili démocratiquement élu. « Mais aussi un hommage à ma grand-mère, qui était allendiste, et qui a sombré dans une profonde dépression après le coup d’État, confie l’artiste. Et à toutes les familles de victimes de la dictature. » Pour évoquer cette page sombre de l’histoire chilienne, Laboratorio teatro opte pour une mise en scène déjantée, où dix comédiennes et comédiens (remarquables), souvent à moitié nu.e.s, sont interchangeables à l’envi, et cassent tous les codes de genre. Une manière d’interroger la sexualisation violente des tortionnaires, de figurer la folie d’une junte militaire qui atteint à la dignité des corps par une entreprise massive de torture à grande échelle. Quant à Chicho (Allende), « bon père, bon fils, et mari moyen » pour reprendre les paroles de la Tencha (sa femme), il a la faculté des fantômes, de converser avec calme et humour, depuis outre-tombe, avec les vivants. Pour le reste : projections d’images d’époque, Victor Jara et les Quilapayún en fond sonore, et pupitres partout sur scène pour jouer cette partition politique, où proches, ennemis, et amis politiques tournent autour  du président dans un tourbillon anachronique. Les sur-titrages (capricieux) s’emballent. Mais les spectateurs se lèvent dans la salle comble pour saluer la performance exceptionnelle de la troupe du Laboratorio teatro, dont les derniers mots seront pour Jessica Walker, citoyenne chilienne lambda, qui reprend ainsi sa place symbolique dans le jeu démocratique.

(par Sonia Garcia Tahar)

Durée : 1h30
Renseignements : 04 65 81 17 85
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« Poetinha », théâtre des Lila’s jusqu’au 17 juillet à 9 h55.

C’est un moment bien agréable pour petit·es (dés 3 ans) et grand·es que nous offre ce spectacle. Odile Bertotto (chant) et Benoît Eyraud (guitare) font merveilles dans un duo alternant en français et en brésilien des ritournelles joyeuses et entêtantes. Ensemble, dans une grande complicité, ils nous font découvrir (ou redécouvrir) quelques-unes des très belles poésies-chansons du poète brésilien Vinicius de Moraes (Rio 1913 -1980), d’après “A arca de Noé”. Du canard pataud à la fourmi rêveuse, du chat “comme ci comme ça” à la chouette inquiète, en passant par la puce coquine, c’est la marche de Noé, la samba du carnaval des animaux, et bien d’autres rythmes de bossa ou afoxé, qui nous transportent dans leur drôle de maison. Pour le plaisir de la langue et la saveur des mélodies, n’hésitez pas, petits et grands, chacun y passera un excellent moment.

(par Fabien Cohen)

Mise en scène : Odile Bertotto et Patrice Vandamme
Durée : 45 mn. À partir de 3 ans. Renseignements : 04.90.33.89.89
Voir aussi Les couleurs du Brésil dans Poetinha (Sonia Garcia Tahar / Le Dauphiné) / En savoir plus ici


« Z – Le chemin de la liberté », Espace Saint Martial, jusqu’au 29 juillet à 15h55. Relâche les 16 et 23 juillet.

Qui ne connait pas Zorro ? Qui n’a jamais vu la série ou le film qui nous vantent les mérites de ce Robin des bois à la mexicaine ? Depuis des décennies, il nous accompagne, mais de là à en connaître ses racines, à relier ce combat à ceux d’hier et d’aujourd’hui pour donner une place juste aux peuples autochtones et le replacer dans son contexte historique, … pas si sûr.

C’est ce chemin de la Liberté que Preciado Rodriguez, comédien mexicain, et Stéphanie Dussine Hernandez nous proposent en avant-première à Avignon, pour ce festival. Ils nous font remonter le temps, celui où en 1848, une partie du territoire mexicain fut annexé aux États-Unis par le traité de Guadalupe. Celui d’un autre conflit racial entre les nouveaux américains et les mexicains vivant déjà sur leurs terres, dont ils furent dépouillés.

Conflit de classes, injustice sociale constante, pour les indiens primo-descendants comme pour les personnels des riches haciendas, le combat de ce Zorro là, n’est pas différent de celui d’autres figures populaires d’Amérique latine (ou d’ailleurs) luttant pour la justice et la défense des plus vulnérables. Il mérite qu’on lui accorde notre attention !

(par Fabien Cohen)

Mise en scène : Stéphanie Dussine Hernandez
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« El canto del viento », Chapelle de l’Oratoire, jusqu’au 26 juillet à 14h20. Relâche le 20 juillet.

Avec « El Canto del Viento », Amando Risueño nous fait entendre et apprécier l’œuvre d’un des plus grands musiciens et poètes argentins, Atahualpa Yupanqui. Ce ne sont pas seulement un voyage en musiques et en textes des montagnes aux plaines de son pays qu’il nous propose mais aussi tout un univers, de milongas en chamarrera, avec une profondeur et un jeu qui n’ont d’égal que le respect qu’il porte à ce riche répertoire de pièces classiques qu’il nous fait découvrir. 

Si les compositions musicales et la poésie d’Atahualpa Yupanqui nous transportent dans cette Argentine qu’il sait si bien évoquer, la guitare d’Amando Risueño, artiste de talent, nous envoute. Son jeu fin, sensible et délicat est une très belle rencontre.

(par Fabien Cohen)

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« Camgirl chronicles », Théâtre du Train bleu, jusqu’au 26 juillet à 22h25. Relâche le 20 juillet.

Avouons-le tout de suite : l’affiche trash du spectacle nous a d’abord fait hésiter. Mais la pièce est programmée au Train bleu, théâtre réputé pour sa programmation fine et intelligente. Alors… Alors ? Eh bien, Camgirl Chronicles est porté par Madma productions, une compagnie franco-colombienne militante, qui suit un parcours de création résolument contemporain, mêlant vidéo, performance et journalisme “gonzo”. Ce dernier opus interroge un sujet sensible : le cybersexe, zone grise à la frontière du virtuel et de la réalité, qui semble échapper aux lois. Et où la Colombie s’érige tristement à la deuxième place mondiale. Sur scène, un homme, en caleçon, maintenu fermement à terre. Un autre, sur son dos, vêtu et cagoulé de noir dont on ne voit que les yeux. Camgirl Chronicles  évite l’écueil des images pornographiques gratuites, tout en pointant le rapport de domination et de contrainte, forcément inhérent à ce type de « prestations », aussi virtuelles soient-elles : « client » et « prestataire » étant bien protégés derrière leurs écrans respectifs. Entre des témoignages enregistrés de camgirls, ceux de propriétaires de « studio » ou de « clients » du bout du monde aux fantasmes monstrueux, des moments de rire et d’humour avec le public raillent la logique bassement mercantile de cette industrie, et les clichés désolants sur la femme latina caliente. Mère de famille endettée, étudiante qui souhaite payer ses études, les profils des camgirls révèlent les carences d’une société à l’abandon. Et les profils des clients, la misère sexuelle et honteuse de malades aux fantasmes inavoués. Des fantasmes qui cherchent, par la webcam, à toucher au plus près du réel… jusqu’à franchir la frontière ? Un spectacle dérangeant, certes, mais qui fait réfléchir.

(par Sonia Garcia Tahar)

Durée : 1h10 / Renseignements ici
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« Monologue Culinaire -This is not a Mexican burrito story », Présence Pasteur, jusqu’au 28 juillet à 17h45. Relâche les 19 et 26 juillet.

Si vous voulez tout-à-la-fois vous offrir un voyage gustatif et émotionnel au cœur du Mexique, plus exactement dans la ville de Monterrey, alors ce spectacle est pour vous.

Les odeurs de cuisine ne sont pas là simplement pour nous rappeler d’où on vient, mais aussi qui on est. Et parce que derrière chaque plat, il y a une histoire, celle de notre héros nous emmène dans son univers d’exilé en France, en toute humilité, mais non sans une pointe d’autodérision.

Chaque étape du plat cuisiné, et dégusté sur place, est un moment d’enchantement comme chaque migrant doit pouvoir partager. Ici, on retrouve l’Amérique latine, et c’est un vrai voyage d’ici à cet ailleurs qu’on découvre, pas seulement celui d’un pays. Un vrai régal !

(par Fabien Cohen)

  • Auteur et interprète: Luis A. Rodriguez
  • Collaboration artistique : Reyna Flores, Gabriel Yepez
  • Durée : 1h
  • Renseignements : 04 32 74 18 54

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Voir aussi Identité mexicaine au menu…(Sonia Garcia Tahar / Classique en Provence)


«Pendant que tu volais, je créais des racines», Manufacture, jusqu’au 24 juillet à 21h40. Relâche le 19 juillet.

Après plusieurs succès au Festival d’Avignon, ces deux magnifiques artistes brésiliens sont de retour avec un des plus beaux spectacles du OFF. Durant toute la représentation, nous sommes bluffés par cette capacité à mettre leurs corps en interaction avec les arts visuels, le cinéma, la danse et le théâtre.

Nos yeux, nos esprits, nos sens, … sont en permanence trompés pour notre plus grand enchantement, nous plongeant dans nos racines, dans un abyme d’images d’une grande beauté, qui pourraient être nos rêves, notre temps suspendu.

Comment ressortir indemne d’un tel spectacle, si ce n’est en retournant le voir pour mieux en saisir tout ce qu’il porte comme trouble de notre perception ? Ils sont stupéfiants !

(par Fabien Cohen)

Dramaturgie, scénographie, chorégraphie, mise-en scène et performance : André Curti et Artur Luanda Ribeiro / En savoir plus ici


« (Ex)ode, au feu des origines », à la Factory – salle Tomasi, jusqu’au 29 juillet à 15h55. Relâche le 24 juillet.

Partir, c’est revenir un peu, sur soi, sur ses origines, surtout quand celles-ci sont si riches.

Accompagnés d’Elie Maalouf au piano, buzuq et percussions et de Marc Vorchin au saxo envoutant, Matías Chebel nous fait voyager dans cet exode multiple qui le compose, lui qui a choisi Paris.

Mais on s’y accroche à ses origines, comme à son prénom avec un accent sur le i. Elles sont la richesse des exilés, surtout quand on sait allier récits et chansons du monde entier. Ainsi ce spectacle devient voyage et partage sans frontières, naviguant avec enthousiasme du Liban en Argentine, du peuple Ava (amérindien) à l’Italie et l’Espagne, entre toutes ces cultures qui font son Humanité. Mais ce qui nous bouleverse, c’est la poésie du geste et des images, qui nous rappelle la pluralité du monde et la valeur de la pensée des hommes, son identité.

Ce spectacle magnifique se veut un seul et unique chant, un chant d’humanité et de partage, si d’actualité dans cette Europe que nous voulons terre d’accueil.

(par Fabien Cohen)

Avec et de Matías Chebel, accompagné d’Élie Maalouf et Marc Vorchi
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« La jeune fille et la mort », au théâtre de l’Étincelle, jusqu’au 29 juillet à 17h00. Relâche le 24 juillet.

Ils et elle sont trois personnages dans ce huis clos où se revivent les épisodes les plus dramatiques de ce qu’est une dictature. Une comme de trop nombreuses autres vécues, il y a cinquante ans, par les Chilien.ne.s, les Uruguayen.ne.s ou les Argentin.e.s.

Alors quand un soir, sans crier gare, dans un tel pays qui se remet difficilement de ses longues années de sauvagerie, une femme croit reconnaître son tortionnaire, elle le séquestre pour le faire avouer, et veut entendre parler ni de pardon, ni d’oubli. 

La Jeune Fille et la Mort du dramaturge argentin Ariel Dorfman raconte ce combat intense entre justice et vengeance. Mais, au-delà, c’est l’indicible mis en avant, celui que l’entourage le plus proche ne peut ou ne veut entendre depuis tant d’années et qui a refermé les yeux et le cœur sur ce qui le dérange.

Cette tempête que vivent ces trois protagonistes, les victimes comme le coupable, nous secoue tout autant, et nous oblige à nous poser nous aussi la question : que veut dire le pardon, sans repentir ? Peut-on oublier, quand ces faits bouleversent notre morale et nos valeurs ?

Une pièce d’autant plus d’actualité, que la montée des extrêmes droites, de par le monde, doit nous questionner sur notre devoir de mémoire. Une pièce salutaire, jouée par des acteurs à la hauteur des enjeux portés par l’Histoire.

(par Fabien Cohen)

Mise en scène : Stéphane Battle
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Une opérette à Ravensbrück, théâtre le Chien qui fume, jusqu’au 29 juillet à 10h30. Relâche le 26 juillet.

Germaine Tillon a écrit cette opérette dans le camp de Ravensbrück, où elle fut déportée le 21 octobre 1943. Pour défier le mal, remonter le moral de ses co-détenues, elle choisit de faire d’une des situations les plus tragiques de notre Humanité, un moment d’échappement par le rire, et ce jusqu’à la dernière minute.

Difficile de croire, comme on nous l’a répété à plusieurs reprises que rien, dans la pièce jouée au Chien qui fume, n’ait été écrit ou indiqué par l’autrice. Difficile d’imaginer dans cette horreur vécue, que puisse fleurir une telle merveille, une telle révolte écrite avec autant de truculence et d’insolence, de résistance …

Comment, en ce cinquantième anniversaire des dictatures en Uruguay et au Chili, ne pas penser à l’acharnement des bourreaux sur Victor Jara et bien d’autres ? Les fascistes comme les nazis l’avaient bien compris, la culture est une arme terrible entre les mains des défenseurs de la démocratie, de la liberté et de la justice.

C’est plus qu’un spectacle, c’est un acte militant au service de la mémoire et un appel au soulèvement contre la montée des extrêmes-droites de retour en Amérique Latine comme en Europe. Bravo et merci à cette troupe formidable pour son énergie et ses qualités artistiques !

Adaptation et mise en scène : Claudine Van Beneden
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(par Fabien Cohen)


Festival IN. « Antigone in the Amazon », Autre Scène du Grand Avignon (Vedène), à 21h30 jusqu’au 24 juillet. Relâche le 20 juillet

Des poings levés. Et des larmes. Deux militantes du MST viennent de rejoindre sur scène les acteurs du NTGent, le théâtre de la Ville de Gand (Belgique) que dirige le metteur en scène suisse Milo Rau. Sous les ovations du public debout, ces derniers viennent de jouer « Antigone in the Amazon », la dernière création de ce metteur en scène connu pour ces spectacles alliant cinéma, théâtre et journalisme documentaire. Mais ce sont bien les membres du MST que les spectateurs applaudissent.

 Photo : Christophe Raynaud de Lage

Convoqués sur scène par la magie du cinéma, les survivants d’un massacre commis à leur encontre par la police brésilienne en 1996, dans l’État de Pará, ont formé le chœur vivant de cette tragédie de Sophocle transposée dans le contexte brésilien. « Le MST travaille beaucoup avec le chœur, comme dans le théâtre grec, explique Milo Rau dans une interview accordée à FALmag. Par les slogans, dans les manifestations, mais aussi dans leurs écoles, comme moyen d’éducation poétique et théâtral. Chaque journée y finit par un travail de chœur. La notion même de mouvement, de collectif, interroge celle de chœur. Pour « Antigone in the Amazon », on a réécrit avec eux des chœurs de Sophocle en travaillant sur le rythme et la mélodie. »

Chantant les mots de Sophocle sur des rythmes de musiques brésiliennes, les membres du MST parcourent les rues en terre battue de leur communauté, pour se rendre sur l’autoroute où a eu lieu naguère le massacre. Vingt et une personnes assassinées. Nous sommes le 17 avril, au Brésil, et ils rejouent, comme à chaque date anniversaire, la scène de ce crime d’État.

Photo : Moritz von Dungern 

Sur le plateau, au théâtre de l’Autre scène du Grand Avignon, le corps sans vie d’Antigone gît sur de la terre rougeâtre : un leader noir (et de la communauté LGBTQI+), qui remplace lui-même l’activiste indigène Kay Sara, qui tenait le rôle-titre au Brésil et que l’on voit apparaître sur écran géant. On l’aura compris, « Antigone in the Amazon » use d’une mise en scène prismatique qui aura subjugué le public, deux heures durant, lui faisant perdre tout repère de temps et d’espace. Face au Créon capitaliste, les Antigones du Brésil d’aujourd’hui ont défilé : « Quand on nait indigène, on est forcément Antigone » relève Kay Sara. En attendant, si les festivaliers avignonnais sont sortis bouleversés d’un spectacle qui ne les aura pas ménagés, il est hélas moins sûr qu’ils prolongent par des actions concrètes cette prise de conscience : banderoles du MST et affiche avec QR code les attendent à la sortie du théâtre, où on leur a distribué la « Déclaration du 13 mai contre la destruction « durable » de la forêt amazonienne et des personnes qui y vivent », mais on n’en aura pas vu beaucoup sortir les téléphones pour flasher !

Sonia Garcia Tahar

Teaser à voir ici ou ci-dessous



Pour rappel, voir aussi :
FAL au festival OFF d’Avignon 2023 : un succès ! (revue de presse / photos / enregistrement des conférences)

France Amérique Latine au village du off du festival d’Avignon 2023
FALMAG re-fait son festival à Avignon en 2022 (Fabien Cohen, secrétaire général de FAL)
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France Amérique Latine au festival d’Avignon 2021 (revue de presse, photos et vidéos)
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FALMAG fait son Festival en Avignon 2018 (Dossier)