🇭🇹 Haïti en proie aux violences des gangs (revue de presse)


Malgré la nomination d’un nouveau premier ministre en novembre 2024, Haïti s’enfonce dans la crise. Crise politique mais surtout sécuritaire et humanitaire liée à la présence de gangs armés accusés de meurtres, d’enlèvements et de violences sexuelles à large échelle. Plus de 80% des rues de Port-au-Prince sont désormais entre les mains des gangs. Ces violences ont poussé plus de 700 000 personnes, pour moitié des enfants, à fuir leur domicile, selon l’Organisation internationale pour les migrations. 

Photo : Reportage de France 24 (juillet 2024)

Haïti : des violences orchestrées par un chef de gang font près de 200 morts en un week-end (France 24 / 9 décembre)

Au moins 184 personnes ont été tuées au cours du week-end du 8 décembre à Port-au-Prince, en Haïti, a indiqué l’ONU. Le chef du gang Viv Ansanm, Monel “Mikano” Felix, s’en est pris à des personnes âgées, vendredi et samedi, les soupçonnant d’être à l’origine de la maladie de son enfant. 

Reportage de France 24

Nouvelles violences mortelles en Haïti. Au moins 184 personnes ont été tuées au cours du week-end à Port-au-Prince dans le bidonville haïtien de Cité Soleil, lors de violences orchestrées par un chef de gang, a indiqué l’ONU lundi 9 décembre. Cela porte le bilan des victimes “à 5 000 personnes” cette année dans le pays.

“Rien que le week-end dernier [vendredi 6 et samedi 7 décembre, NDLR], au moins 184 personnes ont été tuées dans des violences orchestrées par le chef d’un puissant gang”, a indiqué Volker Türk, le Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’Homme, lors d’une conférence de presse à Genève, en Suisse.

“Ces derniers meurtres portent le bilan des morts en Haïti cette année au nombre faramineux de 5 000 personnes”, a-t-il souligné, ne donnant pas donné d’autre détail sur les événements survenus durant le week-end dans la capitale haïtienne.

Le chef de l’ONU Antonio Guterres a condamné des actes “terrifiants”, appelant les autorités haïtiennes à s’assurer que les responsables soient “traduits en justice”, selon son porte-parole. (…)

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Haïti: un témoin raconte la tuerie perpétrée à Wharf Jeremie, les proches des victimes en détresse (RFI / 11 décembre)

Le massacre de Cité Soleil continue de plonger la population de cette commune dans un cauchemar sans fin. Un témoin raconte avoir vu la tuerie collective orchestrée par le chef de gang Micanor et qui enfonce des familles entières dans le deuil. Accusés à tort de sorcellerie, des pères de famille, piliers de leurs proches, ont été exécutés sauvagement. Entre douleur, colère et soif de justice, les témoignages poignants des victimes mettent en lumière la barbarie qui continue de dévaster cette communauté livrée à elle-même.

Un homme observe les vestiges de voitures brûlées à Port-au-Prince, le 9 décembre 2024. © Reuters / Ralph Tedy Erol

Selon l’ONU, au moins 184 morts ont été exécutés en quelques jours par un chef de gang. La tuerie d’une violence inouïe a été perpétrée au nom du culte vaudou. On parle d’une zone de non-droit où la police haïtienne ne se rend plus depuis des années. Très peu de détails ont filtré, mais un témoin a tout vu.

Sous couvert d’anonymat, il nous raconte qu’il a vu, vendredi 6 décembre dans l’après-midi, une foule de 200 à 300 personnes, encadrée par des hommes en armes, dans le centre de Wharf Jeremie, tout près de Port-au-Prince. Des civils ont été forcés de défiler devant ce chef de gang assis sur une chaise, pour un simulacre de jugement : « On lui amenait les gens un par un et il leur demandait : “Est-ce que tu es malfaisant ? Est-ce que tu fais de la magie noire ?” Et s’il pensait que oui, on leur attachait les mains dans le dos et on les mettait à l’écart », explique-t-il à Vincent Souriau, du service international de RFI. (…)

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Haïti: nouvelle attaque de gang, au moins dix morts à Petite-Rivière de l’Artibonite (RFI / 12 décembre)

L’Artibonite, région au nord de Port-au-Prince, s’embrase à nouveau sous la terreur des gangs, malgré la présence des forces de l’ordre. La violence continue de s’étendre, transformant les petites communes en véritables zones de terreur. À Petite-Rivière de l’Artibonite, un nouveau massacre a coûté la vie à au moins dix personnes, parmi lesquelles des adolescents.

Dans l’Artibonite, les gangs armés reviennent à la charge. Cette région a été le théâtre d’un nouveau carnage dans la nuit du 9 au 10 décembre. Selon un dernier bilan, au moins dix personnes ont été tuées. Ce nouvel acte barbare porte l’empreinte du gang « Gran Grif » (grande griffe en français) opérant à Petite-Rivière de l’Artibonite.

Selon les habitants, les malfrats lourdement armés ont fait irruption dans le village, s’attaquant sans distinction à la population. Parmi les victimes, on compte notamment des enfants et des adolescents, pris au piège de cette violence insensée. Pour échapper à de nouveaux assauts des gangs, certains habitants ont dû fuir leurs maisons. (…)

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Haïti: un lieutenant du chef de gang «Barbecue» abattu par la police à Port-au-Prince (RFI / 16 décembre)

Kendy, alias « Jeff Mafia », a été abattu ce dimanche 15 décembre lors d’un affrontement avec les forces de l’ordre au bas de Delmas, à Port-au-Prince. L’information a été confirmée par Lionel Lazarre, porte-parole adjoint de la Police nationale d’Haïti (PNH), qui a fait savoir que les policiers ont également neutralisé plusieurs autres membres du gang de Jimmy Chérizier, connu sous le surnom de « Barbecue ». 

Des policiers haïtiens à proximité de l’aéroport international Toussaint Louverture de Port-au-Prince, le 12 novembre 2024. AP – Odelyn Joseph

C’est un gros coup que la police nationale a asséné à la coalition « Viv Ansanm ». « Barbecue » est désormais privé de l’un de ses plus importants soldats. Le nommé Kendy, dit « Jeff Mafia », a été tué par balle dans la matinée du dimanche 15 décembre 2024, au terme de violents affrontements entre les membres de gangs et la Police nationale d’Haiti.

« Dans le cadre des opérations menées par la police dans les zones de Bas Delmas et de Fort National, plusieurs bandits ont été tués, parmi eux Kendy, alias Jeff Mafia. Il a trouvé la mort avec plusieurs autres membres du gang lors d’affrontements avec les forces de l’ordre », a déclaré le porte-parole adjoint de la police, Lionel Lazare. (…)

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Haïti: les gangs armés ont incendié l’hôpital de référence de Port-au-Prince (RFI / 18 décembre)

À Port-au-Prince, les gangs armés de la coalition « Viv Ansanm » ont incendié dans la nuit de lundi 16 à mardi 17 décembre l’hôpital Bernard Mevs, une institution sanitaire reconnue pour son expertise, notamment en traumatologie et en neurochirurgie. Les dégâts matériels sont considérables. Les gangs ont aussi mis le feu à plusieurs véhicules qui étaient stationnés sur la cour de l’hôpital. 

La police patrouille dans la zone de l’hôpital Bernard Mevs qui a été incendié par les gangs le 17 décembre 2024. AFP – Clarens Siffroy

Hôpital de référence, Bernard Mevs était l’un des rares centres médicaux encore en fonction dans la région métropolitaine de Port-au-Prince. Mais, il n’a pas été épargné des exactions des gangs de la coalition « Viv Ansanm ». Trop, s’en est trop s’indigne l’association médicale haïtienne (AMH) dont Dr Ardouin Louis Charles est le secrétaire général.

« Nous, membres de l’association médicale haïtienne, ne pouvons plus supporter cette situation, car elle est terrible pour la population haïtienne. Un pays ne peut pas fonctionner de cette manière. C’est comme si le pays était livré à lui-même, sans autorité », déplore-t-il. (…)

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Un nouveau contingent de 83 soldats étrangers vient renforcer la mission internationale d’appui à Haïti (RFI/ 4 janvier)

Composé de 75 soldats guatémaltèques et de huit soldats salvadoriens, le nouveau contingent arrivé vendredi 3 janvier à Port-au-Prince doit renforcer la Mission multinationale d’appui à la sécurité (MMAS) déployée en Haïti. Alors que la crise sécuritaire persiste dans le pays, ces renforts suscitent à la fois espoir et interrogations quant à l’efficacité de cette force censée aider la police haïtienne à reprendre le dessus face aux gangs armés.

Le nouveau contingent de soldats guatémaltèques et salvadoriens va venir prêter main forte aux policiers kenyans déjà déployés en Haïti dans le cadre de la MMAS. © Odelyn Joseph / AP

L’aide internationale arrive aux compte-goutte à Port-au-Prince pour aider la police haïtienne à reprendre le contrôle des zones aujourd’hui tombées sous la coupe des gangs armés qui sèment la terreur dans le pays. Ce vendredi 3 janvier, 75 soldats guatémaltèques et huit soldats salvadoriens ont ainsi débarqué dans la capitale haïtienne pour venir prêter main forte aux 400 policiers kényans déjà présents sur place dans le cadre de la Mission multinationale d’appui à la sécurité (MMAS) d’Haïti. Porte-parole de la Police nationale d’Haïti (PNH), Lionel Lazare s’en félicite : « Ils sont arrivés dans le cadre des promesses faites pour assister et appuyer la PNH dans la grande bataille qu’elle mène contre les gangs armés », a-t-il ainsi déclaré. (…)

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Pour rappel, voir entre autres sur notre site :
Violences des gangs en Haïti : plus de 40 000 déplacés dans la capitale en dix jours, selon l’ONU (Libération / AFP) (7 décembre 2024)
Haïti : Nouvelle vague de violence / Phrase polémique d’Emmanuel Macron (revue de presse) (19 novembre 2024)
Reportage exclusif en Haïti : à Port-au Prince, capitale assiégée par les gangs (Catherine Norris-Trent et Roméo Langlois /France 24) (21 juillet 2024)
Haïti face à la violence des gangs (entretiens avec Frédéric Thomas et Jean-Marie Théodat / reportage / France 24) (2 juillet 2024)