Présidentielle en Colombie : vers un second tour le 19 juin entre Gustavo Petro et Rodolfo Hernández (revue de presse)


Les Colombien.ne.s ont été nombreux.ses à choisir le changement ce dimanche 29 mai lors du premier tour de l’élection présidentielle : le candidat de la coalition de gauche Pacto Histórico, Gustavo Petro, 62 ans, a obtenu 40,34% des voix. Il sera opposé au second tour le 19 juin à Rodolfo Hernández, 77 ans, sans étiquette et sans parti qui a obtenu 28,1%.

Federico Gutiérrez, 48 ans, candidat soutenu officiellement par l’ensemble de la droite colombienne, arrive en troisième position avec 23,7 % des voix et a déjà appelé à soutenir Hernández au second tour qui s’annonce serré. La participation a atteint près de 54%, ce qui est assez élevé en Colombie où l’abstention est toujours très forte. Revue de presse.


Communiqué de France Amérique Latine
Pour un véritable changement en Colombie !


Le candidat de la gauche aux portes du pouvoir (TV5 Monde)

Surprise en Colombie : Au premier tour de la présidentielle, la droite sortante s’est effondrée. C’est Gustavo Petro, l’opposant de gauche, qui est arrivé largement en tête. Il sera opposé au second tour à Rodolfo Hernández, surnommé le “Trump colombien”.

La gauche largement en tête de la présidentielle, un «jour de triomphe» terni par la qualification d’un millionnaire populiste (Anne Proenza / Libération)

Dimanche, le candidat de gauche Gustavo Petro, 62 ans, est arrivé largement en tête du premier tour. Il sera opposé au second tour à Rodolfo Hernández, un millionnaire qui se présente comme un outsider anticorruption.

Gustavo Petro, accompagné de sa famille, et Francia Márquez dimanche soir à Bogotá. Photo : Fernando Vergara / AP

C’est la première fois dans l’histoire de la Colombie que la gauche fait un tel score au premier tour d’une présidentielle. Dimanche, le candidat Gustavo Petro, 62 ans est arrivé largement en tête du scrutin avec 40,34% des voix. Mais le second tour est loin d’être acquis. Créant la surprise, son challenger Rodolfo Hernández, un millionnaire populiste, qui se présente comme un outsider anticorruption, a obtenu 28,1% des suffrages. Il devrait bénéficier au second tour du report des voix du candidat de la droite traditionnelle Federico Gutiérrez, arrivé en troisième position, avec 23,7% des voix. Admettant rapidement sa défaite, ce dernier a expliqué «que Gustavo Petro représentait un danger pour la démocratie, les libertés, l’économie, nos familles, nos enfants» et annoncé son soutien direct à Rodolfo Hernández.

Les Colombiens devront donc choisir le 19 juin entre deux candidats qui ont fait tous deux campagne sur le thème du changement et de la lutte anticorruption, mais qui sont l’antithèse l’un de l’autre. Gustavo Petro, ex-guérillero, ancien maire de Bogotá, député et sénateur, s’oppose depuis trente ans à la classe politique gouvernante. Il en a dénoncé toutes les alliances, que ce soit avec les paramilitaires ou les trafiquants de drogue. Il a une vraie stature d’homme politique, propose des réformes sociales et progressistes même s’il est détesté par une partie des Colombiens pour qui la gauche est intrinsèquement un danger.

Rodolfo Hernández, sorte de Donald Trump à la colombienne, a fait fortune en vendant à crédit − sans passer par les banques − des logements sociaux. Surfant sur le thème «tous pourris», il est passé de 9,6 % d’intentions de vote au mois d’avril à 28 % des voix… en faisant campagne essentiellement sur TikTok et en ne participant à aucun des débats télévisés de la dernière semaine avant l’élection. Il propose, en substance, de mettre tous les corrompus en prison, de récompenser ceux qui les dénoncent en leur donnant 20% des sommes récupérées ou de fermer les consulats et ambassades pour faire des économies. (…)

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Second tour entre l’opposant de gauche Gustavo Petro et l’indépendant Rodolfo Hernández (Le Monde avec AFP)

Le candidat de la coalition Pacte historique, Gustavo Petro, a récolté 40 % des voix au premier tour, contre 28 % pour Rodolfo Hernández. M. Petro pourrait devenir le premier président de gauche du pays à l’issue du scrutin, le 19 juin.

Gustavo Petro quitte son bureau de vote alors de l’élection présidentielle à Bogotá le 29 mai 2022. Photo : Leonardo Muñoz / AP

L’opposant de gauche Gustavo Petro est arrivé largement en tête, dimanche 29 mai, du premier tour de l’élection présidentielle en Colombie. Il affrontera, au second tour, un candidat indépendant, Rodolfo Hernandez, selon les résultats officiels provisoires publiés dans la soirée.

M. Petro cumule 40,32 % des voix, devant M. Hernández (28,20 %), expriment ces résultats donnés par le Registre national, en charge de l’organisation du scrutin, après le dépouillement de plus de 99 % des bulletins. Le candidat conservateur Federico Gutiérrez est en troisième position avec 23,87 %, un résultat surprise qui marque une défaite inédite de la droite traditionnelle colombienne.

Pour la première fois de son histoire, la Colombie pourrait élire un président de gauche lors de l’élection présidentielle, dont le second tour aura lieu le 19 juin. A la tête d’une coalition de partis progressistes, Pacte historique, le candidat Gustavo Petro, 62 ans, arrivait largement premier dans tous les sondages depuis des mois.

De l’avis de tous les observateurs, le sénateur Petro, un ex-guérillero converti à la social-démocratie, économiste et ancien maire de Bogota, a su exploiter la soif de changement manifesté par les Colombiens devant les inégalités et la corruption, un besoin dont il a fait son emblème avec son slogan « Pour la vie ».

Les quatre années de mandat du président conservateur sortant Ivan Duque, qui ne pouvait se représenter, n’ont vu aucune réforme de fond. Elles ont été marquées par la pandémie, une forte récession, des manifestations antigouvernementales massives dans les villes et l’aggravation de la violence des groupes armés dans les campagnes.

« Il n’y a que deux options : laisser les choses telles qu’elles sont (…), ce qui signifie plus de corruption, de violence, de faim. Ou changer la Colombie et la conduire vers la paix, la prospérité et la démocratie », a déclaré M. Petro, dimanche, après avoir voté à Bogotá. (…)

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Gustavo Petro largement en tête, Rodolfo Hernández crée la surprise (RFI)

Les résultats sont tombés très vite. Favori des sondages durant toute la campagne, le sénateur Petro, un ex-guérillero converti à la social-démocratie, économiste et ancien maire de Bogota, a obtenu 40,32% des voix, selon les résultats officiels portant sur 99% des bulletins dépouillés.

Surprise de ce scrutin, Rodolfo Hernandez se hisse au second tour avec 28,20% des voix. Ex-maire de la ville de Bucaramanga (nord) et homme d’affaires aux déclarations souvent outrancières ou excentriques, il est surnommé par la presse locale « le Trump colombien ». Il y a encore deux semaines, il était à peine à 10% des intentions de vote.

Un soutien du candidat à la présidentielle en Colombie, Rodolfo Hernández, le 29 mai 2022 à Bogotá.  Photo : Leonardo Muñoz / AP

Il devance de près de quatre points le candidat conservateur. Federico Gutierrez (23,87%), qui prônait la continuité du système socio-économique existant, est relayé à la troisième place. Son élimination de cette élection surprise marque une défaite inédite de la droite traditionnelle colombienne. Pour les électeurs de Federico Gutierrez, dit Fico, c’était un coup de massue, selon notre correspondante à Bogota, Marie-Eve Detoeuf. Fico avait le soutien de tous les partis de droite et celui du président en place, Iván Duque.  Ses électeurs, dimanche soir, étaient venus l’applaudir et expriment maintenant leur rage et leur peur. Leur première réaction a été dirigée contre Gustavo Petro, plus que contre Rodolfo Hernandez qui est un politicien complètement atypique. Un millionnaire qui a fait fortune dans la construction de logements sociaux et qui s’est présenté sans parti et pratiquement sans programme. (…)

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Gustavo Petro largement en tête de la présidentielle (Patrick Bèle / Le Figaro)

Le candidat de gauche affrontera au second tour le 19 juin un candidat indépendant, le millionnaire Rodolfo Hernández. La droite est en déroute.

Gustavo Petro est arrivé largement en tête du premier tour dimanche de l’élection présidentielle en Colombie. Photo : Stringer / Reuters

(…) C’est un échec cuisant pour la droite traditionnelle colombienne. Pour la première fois, elle ne figure pas au second tour de la présidentielle après avoir dirigé le pays depuis des décennies. La qualification au second tour de Rodolfo Hernandez s’explique par le fait qu’il semblait le plus à même de battre Gustavo Petro au second tour. «Beaucoup de gens ont réalisé qu’il avait une meilleure chance de battre Petro que Fico (Gutiérrez)», analyse Michael Shifter, professeur à l’université américaine de Georgetown.

Les choses s’avèrent en effet compliquées pour le candidat de gauche qui disait espérer une victoire au premier tour, craignant le vote «tout sauf Petro» au second. «52% pour Federico Gutiérrez + Rodolfo Hernández. 40% pour Gustavo Petro. Le second tour ne sera pas facile (pour Petro), a publié sur Facebook la sociologue Olga L. Gonzales. Et Sergio Fajardo, qui aurait pu être déterminant, est réduit à peau de chagrin». Sergio Fajardo était le candidat de la coalition du centre dont la campagne des primaires a été largement perturbée par Ingrid Betancourt qui, après s’y être ralliée tardivement, a accusé l’ensemble de ses adversaires de corruption. Elle a ensuite quitté la coalition pour se présenter seule, mais prenant conscience que sa candidature ne recueillait même pas 1% des voix, elle s’est retirée au profit de… Rodolfo Hernandez ; après avoir tenté d’obtenir le soutien de… Alvaro Uribe. Si l’ex otage des FARC conserve une image positive en France, elle est totalement discréditée dans son pays.

L’invité inattendu du second tour de la présidentielle, Rodolfo Hernández, est un entrepreneur de la région du nord de Santander. C’est la première fois qu’il se présente à un mandat national. Il a été maire de Bucaramanga de 2016 à septembre 2019. Son mandat a été suspendu par le procureur général de la nation après des soupçons d’irrégularités dans l’attribution d’un marché sur une nouvelle technologie pour les récoltes des ordures. Il se présente pourtant comme un pourfendeur de la corruption, revendiquant l’appui d’un obscur «mouvement des gouvernants anticorruption». Son mandat avait déjà été suspendu trois mois en 2018 après qu’il a giflé devant des caméras un conseiller municipal, John Jairo Claro, qui l’accusait de corruption.

Rodolfo Hernández est aussi abonné aux prises de position surprenantes, voire inquiétantes. Interviewé en 2016 par RCN Radio, il se déclare «fan d’un grand penseur allemand qui s’appelle Adolf Hitler». Après la polémique suscitée par sa déclaration, il publie sur Twitter: «Au sujet d’Hitler, je demande pardon. J’ai fait un lapsus et je me suis trompé»Il voulait citer en réalité citer Einstein.

Pendant la campagne électorale, un citoyen s’est avancé vers lui et lui a demandé d’envoyer un salut aux habitants de l’un des 32 départements de Colombie, le Vichada. Il répond: «Pour Vichada? C’est quoi?». Rodolfo Hernández a fait une campagne presque exclusivement sur les réseaux sociaux et principalement sur Tik Tok. Il a refusé de participer aux débats télévisés avec ses concurrents.

Les déclarations Gustavo Petro après la publication des résultats du premier tour ont ciblé sans surprise Rodolfo Hernández. «La corruption ne se combat pas avec des messages Tik Tok. […] Aujourd’hui c’est la volonté citoyenne d’en finir avec la corruption comme système de gouvernement qui a gagné».(…)

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Voir également ces articles précédents et ces analyses sur l’élection présidentielle en Colombie
– Colombie: fin de la campagne électorale présidentielle (revue de presse)

– Les espoirs et attentes de la jeunesse colombienne (reportage de Elizabeth Allain / Cap Amérique / France 24)
– Colombie : le candidat de gauche à la présidence face aux menaces de la droite (Nadja Sieniawski / Contretemps)
– Colombie : à l’orée d’un tournant politique ? (Frédéric Thomas / CETRI)
– La première étape du cycle électoral 2022 en Colombie : changements et continuité au Congrès ( Yann Basset / Observatoire électoral 2022 de l’Amérique latine / IRIS)