Pérou: Keiko Fujimori ne repassera pas (tout de suite) par la case prison (RFI / AFP)


Alors que les résultats officiels du deuxième tour de l’élection présidentielle du 6 juin n’ont toujours pas été proclamés, la justice a décidé que Keiko Fujimori, la candidate de la droite populiste, ne retournera pas en détention provisoire dans le cadre d’une enquête pour corruption.

Le 10 juin dernier, le procureur José Domingo Perez avait demandé que la liberté conditionnelle dont jouit la candidate keiko Fujimori soit révoquée et qu’elle soit placée en détention provisoire. Il lui reprochait d’avoir rencontré un témoin dans une affaire de blanchiment d’argent et de financement illicite de ses campagnes présidentielles passées. La dirigeante du parti Fuerza popular a déjà passé seize mois en détention provisoire dans cette affaire de présumés pots-de-vin reçus de la société de BTP brésilienne Odebrecht pendant ses campagnes de 2011 et 2016. Des accusations qu’elle rejette.

« La demande du ministère public est déclarée non fondée (…) pour révoquer la liberté conditionnelle » de Keiko Fujimori et la « placer à nouveau en détention préventive », a estimé le juge Victor Zuñiga à l’issue d’une audience ce lundi 21 juin à laquelle participait Mme Fujimori, son avocate et le procureur José Domingo Pérez.

Fin de processus électoral tendu  

Keiko Fujimori « enfreint systématiquement les règles de conduite consistant à ne pas communiquer avec les témoins », a plaidé à l’audience M. Pérez, qui a qualifié l’attitude de la candidate de « provocatrice ». Initialement prévue en virtuel en raison de la pandémie de coronavirus, l’audience a finalement eu lieu en présentiel après une demande de la défense, acceptée par le juge. Le procureur Pérez s’était opposé à cette requête, estimant que la défense de la candidate souhaitait politiser l’audience en plein contexte électoral. Plusieurs dizaines de partisans de Mme Fujimori s’étaient d’ailleurs rassemblés devant le tribunal.

Les résultats définitifs du deuxième tour de l’élection présidentielle au Pérou n’ont toujours pas été officiellement annoncés. Si le candidat de gauche Pedro Castillo est arrivé en tête avec 50,12% des suffrages (44 000 voix), le tribunal électoral (JNE) doit examiner tous les recours déposés par les candidats avant de proclamer les résultats officiels. Et Keiko Fujimori a demandé l’invalidation de plusieurs dizaines de milliers de suffrages, plaidant la « fraude ». La mission d’observation électorale de l’Organisation des Etats américains (OEA) avait toutefois qualifié le scrutin de « positif », sans « graves irrégularités ». (…)

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Voir le communiqué de FAL Pérou : respect de la volonté populaire, non aux tentatives de coup d’État

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– Dix jours après le scrutin, pourquoi le Pérou n’a-t-il toujours pas de président ? (Caroline Vinet / La Croix)

Pérou: l’élection de Pedro Castillo est contestée par son adversaire (revue de presse)
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– Une campagne électorale sous tension
Vers un deuxième tour de l’élection présidentielle le 6 juin 2021
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