Présidentielle : l’Équateur à l’heure des recomptes (François-Xavier Gomez / Libération)

C’est une première victoire pour le candidat écolo-indigène Yaku Pérez, qui, après le dépouillement des votes de la présidentielle du 7 février, était exclu du second tour pour 22 000 voix et criait à la fraude. À sa demande et après un accord signé vendredi avec le Conseil national électoral (CNE), autour de 45 % des votes émis (soit 6 millions de bulletins) seront recomptés un par un.

Le candidat à l’élection présidentielle Yaku Pérez lors d’un meeting à Guayaquil, mercredi 10 février. (Santiago Arcos/Reuters)

La requête du candidat du parti Pachakutik, bras politique du mouvement indigène équatorien, était soutenue par son principal concurrent, Guillermo Lasso, représentant de la droite et des milieux économiques. Afin, explique-t-il, que les doutes pesant sur les résultats soient dissipés.

En fin de semaine, Yaku Pérez était donné troisième du premier tour derrière Lasso, avec un infime retard en voix (19,38 % contre 19,74 %), selon les résultats, quasi définitifs, publiés par le CNE. Yaku Pérez, donné deuxième pendant les quatre premiers jours du dépouillement, affirme que, pour l’évincer d’un second tour où il aurait de réelles chances de s’imposer, ses adversaires politiques ont glissé sous ses pieds des peaux de banane, fruit dont l’Équateur est le principal exportateur mondial.

Le scrutin doit désigner le successeur du président sortant, l’impopulaire Lenín Moreno, qui ne se représentait pas. Moreno était le dauphin désigné en 2016 par le président de gauche Rafael Correa (2007-2017), mais dès ses premiers mois de mandat, il tournait le dos à l’héritage de son mentor et s’engageait dans des politiques économiques libérales. Condamné pour corruption en 2018, Correa vit en Belgique et ne peut rentrer dans son pays sous peine d’emprisonnement. Mais depuis son exil, il continue à tirer les ficelles et a été omniprésent pendant la campagne pour soutenir son candidat, l’économiste de 36 ans Andrés Arauz. Qui a largement remporté le premier tour avec 32,70 % des suffrages. (…)

(…) Des associations indigènes et de gauche ont tenu depuis le premier tour plusieurs rassemblements pacifiques devant les sièges des autorités électorales à Quito et à Guayaquil. Elles ont annoncé de nouvelles manifestations en faveur de Yaku Pérez, qui les a appelées au calme. (…)

(…) Lire l’intégralité de l’article ici

Voir également nos revues de presse
Présidentielles en Équateur : vers un deuxième tour le 11 avril
Équateur quelques jours avant les élections du 7 février
Élections du 7 février en Équateur
Crise en Équateur: revue de presse et analyses (octobre 2019)

Autres articles (réservés aux abonné.e.s)
Manœuvres en Équateur contre le corréisme (Rosa Moussaoui / L’Humanité)
Le feuilleton de l’élection présidentielle se poursuit en Équateur (Marie Delcas / Le Monde)