Chili : vers une élection présidentielle très ouverte (vidéo de Christophe Ventura / IRIS)


Christophe Ventura, directeur de recherche à l’Institut de Relations Internationales et Stratégiques / IRIS et responsable du programme Amérique latine / Caraïbe, vous donne régulièrement rendez-vous pour ses “Chroniques de l’Amérique latine”. Aujourd’hui, Christophe Ventura analyse la campagne pour les élections présidentielles qui se tiendront le 21 novembre prochain.

Le Chili est un pays qui vit une situation politique certainement unique au monde. Il élira une nouvelle ou un nouveau président(e) dans quelques semaines, puis devra se prononcer sur l’adoption d’une nouvelle Constitution au printemps ou en juillet 2022. La campagne présidentielle a lieu alors même que la Convention constitutionnelle s’active afin de préparer une nouvelle Constitution pour le Chili.

Ces deux évènements politiques sont cruciaux pour l’avenir du pays. Quelles sont les grandes tendances qui se dessinent ? Quel avenir politique pour le Chili ? Quels sont les enjeux et les scénarios possibles?


Remarque complémentaire de Christophe Ventura : Je signale une erreur de ma part. En cas d’adoption d’une nouvelle Constitution au premier semestre 2022, les experts en droit constitutionnel chiliens considèrent en fait qu’il n’y aurait pas matière à organiser de nouvelles élections présidentielles sous le nouveau régime constitutionnel. La question pourrait se poser si le nouveau texte modifiait par exemple la durée du mandat présidentiel. Mais dans ce cas, la convocation de nouvelles élections (que j’évoque dans la vidéo) pourrait être évitée par l’adoption de mesures transitoires dans le nouveau texte permettant au président ou à la présidente élu(e) en 2021 de terminer son mandat (2026). Ainsi, les nouvelles règles seraient appliquées à partir du prochain mandat. Ici, la logique générale est que l’expression de la souveraineté populaire – en l’occurrence l’élection d’un ou d’une président(e) par le suffrage -ne peut être remise en cause par une institution, pas même une convention constitutionnelle. Par ailleurs, les experts signalent qu’au Chili, seul le Congrès est habilité à modifier la durée du mandat présidentiel par la voie d’une réforme constitutionnelle qui doit être réalisée avant l’élection présidentielle.


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