Présidentielle au Pérou: violences sur fond de recours judiciaire de Keiko Fujimori (Wyloën Munhoz-Boillot / RFI)


Plus de trois semaines après le second tour de l’élection présidentielle, les Péruviens attendent toujours la proclamation officielle des résultats. Alors que le candidat de la gauche radicale Pedro Castillo est arrivé en tête, son adversaire Keiko Fujimori refuse toujours de reconnaître sa défaite. Elle s’est lancée dans une bataille judiciaire avec une vaste campagne de désinformation pour contester des centaines de milliers de votes, alléguant une supposée « fraude électorale ». Ce qui génère des tensions et des violences entre les partisans des deux camps.

Keiko Fujimori s’adresse aux médias après avoir remis une lettre demandant un audit international du vote. (Lima, 28 juin 2021). REUTERS – SEBASTIAN CASTANEDA

Ces images qui ont fait le tour des réseaux sociaux ont été tournées jeudi 24 juin dans le centre de Lima.

On y voit des partisans de Keiko Fujimori s’en prendre violemment à ceux de Pedro Castillo, comme le raconte l’un d’entre eux : « Ils nous ont frappés avec des bâtons recouverts de clous avec la volonté de nous blesser à mort ! »

Comme lui, des centaines de partisans de Pedro Castillo campent depuis plusieurs jours devant le Jury National Électoral (JNE) dans l’attente de la proclamation officielle des résultats et dénoncent des attaques de plus en plus violentes du camp adverse.

« On fait régulièrement l’objet d’attaques de la part de bandes organisées qui ont clairement été envoyées par Keiko Fujimori qui refuse de reconnaître sa défaite », dénonce-t-il.

Le mois dernier, plusieurs médias d’investigation péruviens avaient déjà signalé la présence dans les manifestations fujimoristes de personnes violentes appartenant à des organisations d’extrême-droite, dont des admirateurs d’Adolf Hitler et de Vladimiro Montesinos, qui purge une peine de 25 ans de prison pour corruption et violation des droits de l’homme au Pérou.

Mort d’un partisan de Pedro Castillo

Le climat de tensions qui règne depuis plusieurs semaines dans le pays s’est accru depuis la mort mardi 29 juin, au soir, d’un partisan de Pedro Castillo. (…)

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Voir le communiqué de FAL Pérou : respect de la volonté populaire, non aux tentatives de coup d’État


Voir également nos revues de presse et analyses précédentes:
Pérou: Keiko Fujimori ne repassera pas (tout de suite) par la case prison (RFI / AFP)

Dix jours après le scrutin, pourquoi le Pérou n’a-t-il toujours pas de président ? (Caroline Vinet / La Croix)
– Pérou: l’élection de Pedro Castillo est contestée par son adversaire (revue de presse)
– Ballotage au Pérou : la gauche peut-elle l’emporter ? (Lucas Malaspina et Marcos Doudtchitzky)
– Covid-19 : le Pérou devient le pays au taux de décès le plus élevé au monde (Julien Lecot / Libération)
– Une campagne électorale sous tension
– Vers un deuxième tour de l’élection présidentielle le 6 juin 2021
– Pérou: premier tour électoral dimanche 11 avril en pleine crise sanitaire